Une délégation composée notamment d’anciens chefs miliciens a quitté Kinshasa pour Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri avec un ordre de mission signé par le directeur de cabinet intérimaire de Félix tshisekedi, Désiré Cashmir Eberande Kolongele. Une descente dans le Congo profond qui vise à apporter une reponse à la flambée de violence dans les territoires de Djugu, Mahagi et Irumu
Parmi eux, précise la document, se trouve Germain Katanga, ancien commandant de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI). Condamné il y a six ans par la Cour pénale internationale (CPI), et qui est sorti de prison en mars dernier. Il y a aussi Mathieu Ngudjolo Chui, ancien commandant en chef du Front des nationalistes intégrationnistes (FNI) et ancien dirigeant de la FRPI.
Objectif de la mission, indique le document portant la signature du directeur de cabinet ad intérim de Félix Tshisekedi, convaincre les combattants de la milice CODECO « de déposer les armes, organiser leur identification et accélérer le processus de leur éventuelle reddition, mettre fin aux hostilités ». Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo n’auront pas la tâche facile étant donné qu’il va falloir d’abord convaincre ces miliciens dont la structure organisationnelle et les revendications ne sont pas bien connues. Cette mission est d’autant plus importante que l’ordre est venu de la plus haute hiérarchie du pays.
Onze personnes, dont l’administrateur du territoire adjoint de Djugu et le comptable du territoire d’Aru, ont été tués samedi dans une embuscade tendue par les présumés miliciens de la CODECO dans le territoire de Djugu samedi 4 juillet. La situation dans cette province inquiète également les juridictions internationales. Début juin, la Cour pénale internationale pointait des « actes de meurtre, de mutilation, des pillages systématiques » perpétrés dans cette partie du pays et d’ajouter qu’ils « pourraient constituer des crimes relevant de sa compétence ».
Les FARDC renforcent leur présence dans plusieurs zones. Les autorités nationales et locales s’engagent également sur le terrain de la sensibilisation des miliciens.
Rachidi Mabandu