« Les réformes proposées et adoptées dans le cadre des institutions seront toujours contestables » (Lisanga Bonganga)

 

« Les réformes proposées et adoptées dans le cadre des institutions seront toujours
contestables », prévient Jean-Pierre Lisanga Bonganga.

« Et cela risque de créer de nouveau des frustrations », précise le coordonnateur de la Dynamique pour une sortie de crise (DYSOC), dans un communiqué de presse dont une copie est parvenue à ACTU7.CD.

Dans ce communiqué, Lisanga Bonganga souligne la nécessité de « mener des discussions entre les parties prenantes à la crise en dehors des institutions affirmant que « la légitimité des animateurs des institutions est sujette à caution ».


« Or, le but recherché c’est une paix durable et la concorde nationale qui ne peuvent être garanties que par la résolution de la crise de légitimité au travers de l’organisation des élections anticipées », suggère ce cadre de la coalition LAMUKA.

Lisanga Bonganga estime qu’ « au regard des diverses initiatives prises depuis un certain temps, la DYSOC constate que tout le monde s’accorde au moins sur le fait de reconnaitre que notre pays est en crise ».

Ainsi rappelle-t-il, « cette crise est profonde, multiforme et persistante ». La DYSOC réaffirme donc sa position qui est celle de « soutenir des discussions, en dehors des institutions, entre les deux parties prenantes à la crise : à savoir, d’une part, la coalition FCC-CACH et d’autre part la coalition LAMUKA ».

Quelles en sont les raisons ?

Lisanga Bonganga justifie sa démarche à travers plusieurs argumentaires qui « militent en faveur de la nécessité de mener ces discussions en dehors des institutions ». Pour lui, « les principaux animateurs des institutions émanent de la coalition FCC-CACH dont l’accord reste secret, inconnu du peuple qui n’a pas la possibilité d’en dénoncer la violation, en un moment
donné, par l’une des parties ». De même qu’il constate que « le même peuple est pris en otage par les dysfonctionnements et
les contradictions internes qui caractérisent cette coalition inédite ».

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Sur un autre registre, la DYSIC fait savoir que « les concertations entre le FCC et le CACH se font au sein d’un comité de suivi dont les réunions se tiennent en dehors des institutions et dont les membres ne sont pas tous animateurs des institutions ». Cette structure dirigée par Lisanga Bonganga affirme que « nul n’ignore que l’institution Président de la République est en conflit avec l’institution Parlement par les Cours et Tribunaux interposés ». « Les dysfonctionnements et autres incohérences déplorés entre l’institution Président de la République et l’institution Gouvernement » sont pour la DYSOC d’autres formes de conflit à la tête de la RDC.

« Ces conflits et dysfonctionnements interinstitutionnels ne sont pas de nature à garantir la conception et l’adoption concertée et consensuelle, au sein des institutions, des réformes impératives dont le pays a besoin », martèle Lisanga Bonganga. Le coordonnateur de la DYSOC est clair : « Accepter que les reformes se fassent au sein des Institutions, c’est accepter que les lois, qui doivent formaliser ces réformes pour leur mise en œuvre, soient votées par le parlement au sein duquel la coalition FCC-CACH jouit d’une majorité mécanique ». « Dès lors, les réformes en question seront dirigées contre l’Opposition parlementaire, et en réalité contre la coalition LAMUKA. Ces réformes seront donc partisanes, ce qui nous éloigne de l’objectif visé », tire-t-il la sonnette d’alarme.

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D’une certaine manière, explique Lisanga Bonganga, « accepter que les réformes se fassent au sein des institutions, c’est faire semblant d’ignorer les dégâts causés par les nombreux groupes armés responsables de l’insécurité qui sévit dans la partie Est de notre pays ». Ces groupes armés, pense-t-il, « passent outre l’existence des institutions mises en place et ne se sentent pas concernés par les décisions prises par ces institutions ».

« En tout état de cause, le cadre des discussions entre les parties prenantes à la crise, en dehors des institutions, ne devrait pas être interprété comme une intention d’écarter les institutions du processus
de mise en place des réformes impératives », insiste Lisanga Bonganga. Toutefois, il y a lieu de préciser que pour Lisanga Bonganga et la DYSOC, « les résolutions consensuellement, prises à l’issue des discussions entre les parties prenantes à la crise, seront soumises au parlement pour entérinement, afin de garantir la légalité de la mise en œuvre des réformes impératives, seul gage d’une paix durable et de concorde nationale ».

Rachidi Mabandu

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