Retard dans la formation du Gouvernement : l »intérêt commun sacrifié au profit des intérêts politiciens

 

Pas besoin de se poser la question sur ce qui bloque la publication du Gouvernement estampillé Union sacrée, dès lors que Sama Lukonde est Premier ministre depuis le 15 mars dernier. La réponse étant évidente : difficile de gérer les ambitions démesurées de tous les sociétaires de la nouvelle plateforme de Félix Tshisekedi.

Tous les membres faisant partie de l’Union sacrée veulent à tout prix déguster leurs parts du gâteau, bien que sachant que la prochaine équipe gouvernementale aura une taille réduite en terme de nombre de ministères, comme l’a annoncé le Premier ministre le jour même de sa nomination. C’est notamment le cas des députés nationaux en provenance du Front commun pour le Congo (FCC), qui sollicitent une part considérable dans l’équipe Sama Lukonde en récompense de leur apport à l’Assemblée nationale, quand il fallait se débarrasser du bureau Mabunda.

Par ailleurs, il y a l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui, selon son secrétaire général, a recensé 82 ministrables pour 8 postes seulement lui réservés. Ce qui revient à dire que la sélection des candidats ne sera pas une tâche aisée ou une affaire de quelques jours seulement.


Au-delà de l’UDPS, quelques partis et regroupements politiques ne savent même pas le quota leur réservé dans l’équipe Lukonde et n’ont pas, par conséquent, envoyé des noms de leurs candidats ministres. Il y a également plusieurs ministres du Gouvernement Ilunkamba qui veulent être reconduits coûte que coûte. Aussi, des messages continuent à retentir dans les 26 provinces du pays où chaque coin réclame soit un ou deux postes au Gouvernement.

A côté de toutes ces manœuvres politiciennes, l’assiette de la population congolaise n’a toujours pas de nourriture, le sang continue à couler dans l’Est de la RDC, la situation des droits humains reste sans appel. Bref, le vécu quotidien du peuple bat de l’aile. Aujourd’hui, les Congolais réclament la sortie du Gouvernement de l’Union sacrée pour au moins voir la situation sociale s’améliorer dans tous les aspects.

Au regard du fait que la mise en place de cette équipe gouvernementale tarde les pas pour des raisons ici évoquées, plus d’un analyste de la scène politique pensent que « les intérêts égoïstes des politiques prévalent sur ceux de la population ». En voulant mettre sur pied le Gouvernement, la question que devrait se poser les composantes de l’Union sacrée, c’est « que devons-nous faire pour le peuple ? », question qui allait pousser les uns et les autres à réfléchir prioritairement sur la compétence.

Visiblement, le retard dans la formation du Gouvernement met en évidence la misère du peuple congolais et met sous les projecteurs le côté hypocrite des acteurs politiques qui chantent jour et nuit « amélioration du quotidien de congolais » mais qui, en réalité, se battent bec et ongles pour leurs intérêts personnels. Tout compte fait, le peuple congolais qui observe de près ce qui se passe sur la scène politique, donnera sa côte à l’issue de ce mandat lors des élections prochaines.

Patrick Nguwo

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