Mgr Monsengwo : le parcours élogieux d’un prélat catholique doublé d’homme d’État

 

Laurent Monsengwo Pasinya, testé positif, est décédé le dimanche 11 juillet après une courte hospitalisation à Port-Marly, en île-de-France. Une perte pas seulement pour l’Église universelle, mais pour l’ensemble du pays, d’autant plus que l’illustre disparu n’a pas été un simple prélat catholique, mais un homme d’État, témoin de l’histoire zaïro-congolaise.

Extrait de son portrait-robot.

Laurent Monsengwo Pasinya est né en octobre 1939 à Mongobelé (village situé dans l’ancienne province de Bandundu, en RD Congo).
Après ses études primaires (à Nioki) et secondaires (au petit séminaire de Bokoro), Laurent Monsengwo intègre le grand séminaire de Kabwe où il suivra le cycle de philosophie. Il est ordonné prêtre en décembre 1963, pour le diocèse d’Inongo.


Il s’envole, par la suite, à Rome où il suivra, à l’Université pontificale urbanienne, le cycle de théologie. En 1970, il est le premier africain à obtenir un doctorat en Écriture sainte à l’Institut biblique pontifical de Rome, avec une thèse préparée sous la direction d’Ignace de La Potterie, ayant pour sujet La notion du ‘Nomos’ dans le Pentateuque grec.

De retour au pays, il va occuper différents postes de professeur de théologie aux Facultés catholiques de Kinshasa et dans plusieurs séminaires, notamment Jean XXIII à Kinshasa. De 1976 à 1980, il est secrétaire général de la Conférence épiscopale du Zaïre.

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En février 1980, il est nommé évêque auxiliaire d’Inongo. Il reçoit la consécration épiscopale en mai de la même année, des mains mêmes du Pape Jean-Paul II. Dès avril 1981, il est transféré à Kisangani, toujours comme évêque auxiliaire.

En 1984, il est élu président de la Conférence épiscopale du Zaïre (CEZ), poste qu’il conservera jusqu’en 1992. En 1987, il est également élu membre du Conseil du secrétariat général du synode des évêques, poste auquel il est réélu en 1990 et en 2001. En septembre 1988, il est promu archevêque de Kisangani.

À ce poste, il s’impose comme l’un des acteurs politiques majeurs de la période de retour à la démocratie qui a suivi le régime de Mobutu. C’est dans ce cadre qu’il deviendra, en 1991, président du Bureau de la Conférence nationale souveraine puis, de 1992 à 1996, du Haut Conseil de la République, érigé en parlement de transition en 1994.

En 1997, après en avoir été premier vice-président pendant trois ans, il est élu président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), poste qu’il conserve jusqu’en 2003. En 2002, il devient vice-président de Pax Christi international et, en 2004, il est élu président de la Conférence épiscopale Nationale du Congo.

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En décembre 2007, le Pape Benoît XVI le transfère au siège métropolitain de Kinshasa, avant de le créer Cardinal au consistoire de novembre 2010. Il reçoit alors le titre de cardinal-prêtre de Santa Maria « Regina Pacis » in Ostia mare.
En 2013, le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a participé au conclave qui avait élu le Pape François.

En avril 2013, le nouveau pape constitue un groupe de 8 prélats issus de tous les continents, chargé de l’épauler dans la réforme de la Curie romaine et la révision de la constitution apostolique Pastor Bonus. Pour l’Afrique, c’est le Cardinal Monsengwo qui est choisi.

En septembre 2014, il est nommé par François Père synodal pour la troisième assemblée générale extraordinaire du synode des évêques sur la famille se déroulant du 5 au 19 octobre en qualité de membre du conseil ordinaire du synode des évêques.

Au cours de la 27e réunion, il est annoncé qu’il n’est pas renouvelé dans ses fonctions de membre pour raison d’âge. Le pape François accepte sa démission de cet office le 1er novembre 2018. Il est alors âgé de 79 ans.

Extrait tiré des Archives

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