L’insécurité grandissante sur l’axe Mambasa-Komanda, dans la province de l’Ituri, continue à faire réagir. C’est le cas de la structure dénommée « Parlons des Actions du Chef de l’État » (PACE) qui pointe des « dysfonctionnements » au sein de l’administration militaire.
À en croire Papy Djafengo, cadre de cette structure pro-Tshisekedi, malgré l’état de siège, la situation sécuritaire de la province de l’Ituri « ne rassure pas malgré que l’armée se défend valablement bien sur le terrain ». Ce « combattant du Peuple » en veut pour preuve « les réactions tardives de l’armée » après des cas d’attaques des rebelles qui incendient des villages et des véhicules sur ce tronçon routier. Des réactions qui poussent cette structure à s’interroger sur la « stratégie militaire mise en place » par l’état-major de l’armée pour en finir avec les groupes armés actifs dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) et plus particulièrement dans la province de l’Ituri.
« (…) La situation sécuritaire est déplorable (…) vous allez comprendre que les rebelles sont vraiment actifs, ils opèrent calmement (…) Quand ils frappent, incendient des villages et même les véhicules des commerçants, c’est comme si l’armée n’existait pas (…) mais c’est après 2 ou 3 jours que l’armée va intervenir. On se demande alors quelle est d’abord la stratégie militaire que l’état-major a déjà prévue pour l’est du pays, précisément pour l’Ituri ? », s’interroge Papy Djafengo au cours d’un entretien avec ACTU7.CD.
Par ailleurs, cette structure pro-Tshisekedi s’inquiète de l’absence des effectifs militaires suffisants et des engins de guerre impressionnants pour contrer la percée meurtrière des Forces Démocratiques Alliées (ADF) qui sont désormais actifs sur l’axe Komanda-Mambasa.
« (…) Nous avons été tous informés du mouvement des ADF qui ont quitté leurs bastions pour se déployer sur l’axe Mambasa-Komanda-Kisangani. Ils ont commis des dégâts (…) mais jusque-là, il n’y a aucune politique, aucune stratégie militaire mise en place pour combattre ces ADF dans cette zone. J’ai parcouru cette zone, je n’ai pas retrouvé un camp militaire avec un bon nombre d’hommes et d’engins de guerre impressionnants. Nous sommes dans une zone de guerre, mais si vous voyez l’effectif militaire, ça ne représente rien. Ça nous cause préjudice (…) », se désole Papy Djafengo.
Pour en finir avec l’insécurité chronique dans cette partie, PACE en appelle à « l’implication personnelle du Chef de l’État qui a un bilan à défendre aussi devant les habitants de l’Ituri ». Félix Tshisekedi est « encouragé à donner de nouvelles orientations au chef d’état-major général de l’armée » en ce qui concerne la logistique et les effectifs militaires.
C’est depuis mi-avril 2022 que les rebelles ougandais des ADF ont attaqué les villages situés sur l’axe Mambasa-Komanda. Début mai, ces rebelles ont signé leur première attaque dans la chefferie de Babila Bakwanza (Mambasa). Depuis deux (2) semaines, ces attaques se sont multipliées obligeant les autorités territoriales de Mambasa à suspendre, jusqu’à nouvel ordre, le trafic routier entre Mambasa et Lolwa.
Andy Kambale Matuku, à Mambasa