Le concert de Fally Ipupa a vécu. La Fin du monde tant redoutée n’est pas arrivée. Les multiples soutiens manifestés à l’égard de l’artiste musicien n’ont rien apporté de nouveau. La haute sphère politique s’y est même impliquée sans que le ciel ne tombe. Curieusement, le stade n’a pas été déplacé d’un seul iota.
La refrain » plein » tant entonné ne pouvait surprendre que les nouveaux nés. Pas les vieux routiers des mélodies, ceux-là qui maîtrisent l’histoire de la musique congolaise et ses rivalités. Rien de nouveau ici bas. Lorsque d’un côté Fally Ipupa jouissant de la liberté de faire tomber le ciel et n’est pas parvenu et de l’autre, un événement similaire interdit et non annulé, logiquement, il n’y a pas match. Du reste, en toute honnêteté, il faut reconnaître que la production interdite a pu aider les fanatiques de l’ancien sociétaire de Quartier Latin international à comprendre que c’est grâce à la rivalité polémique que sa production scénique a été une.
Dans un passé récent, deux groupes musicaux issus d’une même racine en l’occurrence Wenge Musica BCBG de J.B Mpiana et Maison mère de Werrason ont réussi à s’en sortir et à garder l’aura du label » Wenge » grâce à la rivalité polémique entretenue par les fanatiques et amoureux de l’art d’Orphée. Le refrain » plein » est une invention de l’ère Wenge.
Donc pour le cas Fally Ipupa, il est utile de répéter à tue tête que rien de nouveau sous les cieux. Des analystes iraient plus loin en invitant le compositeur de Liputa au silence car en l’absence d’un concurrent, même l’aveugle connaît le chemin seul sans canne blanche. Aussi, en ce moment où le pays fait face à une guerre injuste, Fally Ipupa a-t-il prévu sa contribution aux FARDC? Un autre coin de pan à ouvrir prochainement.
Patrick Odimba, Analyste culturel