Pierre-Olivier Sur, l’avocat de Vital Kamerhe devant rejoindre Kinshasa pour plaider la cause de son client au procès en appel le 7 août prochain s’est vu refusé de visa. Dans une lettre envoyée au Directeur de cabinet de Félix Tshisekedi détenu à l’ex-prison de Makala dont une copie est parvenue à ACTU7.CD, il explique les contours de ce refus.
D’après le bâtonnier Pierre-Olivier Sur, il a été reçu le matin du vendredi 31 juillet par le chargé d’affaires de l’ambassade de la RDC en France. « Il m’a signifié solennellement dans son grand bureau, qui borde la Seine, que mon visa a été refusé ». La cause, l’avocat français explique que « faute pour moi de pouvoir prouver qu’un accord bilatéral entre nos deux pays n’autoriserait à plaider à Kinshasa ».
En réponse au chargé d’affaires de l’ambassade de la RDC, poursuit Pierre-Olivier Sur dans son récit, « je lui ai répondu par la coutume internationale, qui fait que dans les États d’Afrique de l’Ouest qui partagent avec la France une langue et une culture juridique commune, tout avocat d’un pays peut plaider dans un autre pays à condition qu’il soit accompagné d’un confrère inscrit sur place ».
L’avocat français de Vital Kamerhe ne s’est pas arrêté là pour pour convaincre l’ambassade de la RDC en France. « Je lui ai demandé de s’en référer aux bâtonniers du Nord et Sud-Kivu que j’avais reçus fraternellement pendant mon bâtonnat en 2015 à Paris pour poursuivre cette coopération ». Pierre-Olivier Sur ajoute que « peu importe le droit, ici c’est de mon droit qu’il s’agit, et de chute vertigineuse -par la justice- d’un très grand pays d’Afrique, que tant d’acquis au prix de tant de combats, avaient honoré par des grands leaders au fil de la décolonisation ». « Mais aujourd’hui ces leaders sont morts puisque certains de leurs héritiers ont tourné le dos aux valeurs universelles qu’ils avaient portées ».
Pierre-Olivier Sur considère que « quand on prive un homme du droit de se défendre, ce sont ses accusations, ses juges et leurs chefs qui sont dégradés et déshonorés ». « Alors, quoi qu’il arrive désormais, votre procès n’en est plus un. Et peu importe l’arrêt qui sera rendu.. », écrit-il à Vital Kamerhe.
Rachidi Mabandu