« La révolution culturelle sur fond d’une spiritualité de progrès pour les prochaines 60 années » (Tribune)

Les périodes se répètent et les années se ressemblent dans l’histoire récente
du peuple « congolais ». Les attitudes sont orientées, les ambitions contrôlées
et les attentes dirigées, 60 ans après l’accession du peuple à la souveraineté
nationale et internationale le constat est celui d’une simple mutation formelle mais au fond intact de la vie des congolais depuis 1908.

Certes le combat était rude et que la terre et les forces de l’univers éloignées par une société profondément corrompue, la dignité, dans la ligné de nos héros défendant reste le credo pour toutes nos générations.
C’est ainsi que, en peuple conquis, nous nourrissions l’asservissement de notre peuple, d’abord directement vers le colon et ensuite à travers les
intermédiaires parceque formés pour ce faire. Nous avons appris à obéir, à
servir, à croire,… nous avons été identifiés, divisés et définis dans une
nouvelle culture de conquis.

Cette culture a façonné dans notre esprit une nouvelle approche de faits, de relations, d’organisation,… une nouvelle lecture du monde, de notre propre réalité, de notre mode de pensé et de notre posture face aux défis.
Après le 30 juin 1960 une mutation moderne s’était opérée pour garder à
l’état l’esprit d’un peuple révolté mais sans changement du système implanté
pendant plus d’un siècle. Des politiques non adaptées, des programmes économiques d’arnaques et d’appauvrissement de peuples, des plans sociaux de limitation d’esprit et d’alignement, des programmes d’enseignement d’alignement et non d’innovation, un système sanitaire et de défense dépendant,… bref, au-delà de notre propre contrôle.


Les évaluations de notre parcours sont récurrentes depuis le premier 30 juin
à ce jour. Les dialogues, les consultations, les concertations, … sont autant des moments historiques que l’élite à pu consentir en vue de grandes
décisions sur l’avenir de notre peuple. Mais aujourd’hui, qu’est ce qui est à
la base de cette régression de la qualité de vie du peuple ? Qu’est ce qui a causé l’inhumanité grandissante de notre peuple ? Y a-t-il un aspect souvent occulté au cours de tous ces rendez-vous ? Les maux sur lesquels l’élite d’aujourd’hui s’accorde pour justifier et expliquer la régression de son action sont-ils absolument fondamentaux ? Si l’on pourrait s’accorder sur le fait que le terrain soit très déterminant dans la définition du jeu, serait-il évident de conclure qu’en cas d’inadaptation, le jeu ne serait que générique ?

Nous sommes désormais en dessous du cercle vicieux, nous ne retrouverons
plus le point de départ, la régression est vertigineuse depuis le premier jour
de l’après 30 juin 1960.
Et l’heure est à la une révolution culturelle dans la conscience de l’élite
« congolaise ». Cette révolution est construite sur base des valeurs d’équilibre et d’harmonie sociale ainsi que de l’unité et de la défense nationale dans le progrès. Elle impose pour ce faire un nouveau pacte politique entre congolais, un nouveau fondement de la cohésion et de l’unité nationale pour
un nouveau progrès.
Ce pacte sera instauré en une source de droit dans la coutume et ce, avec une portée spécifique à savoir, un engagement pris par toutes les filles et
tous les fils du Congo pour Mbogwana-Nshintulukilu-Kusobana-Mapinduzi sous des thèmes fermes d’attachement aux nouvelles valeurs de solidarité nationale, d’unité du pays (à dénommer dans cette nouvelle alliance), de
promotion de l’équilibre et de l’harmonie sociale entre filles et fils de la même mère patrie, du travail pour tous, de promotion des cultures nationales, de sévérité dans la défense des intérêts communs, de non trahison du nouveau pacte et de défense du peuple.
Une équipe des sages sera composée pour faire conclure ce nouveau pacte dans la vision d’un changement véritable au pays. Ce travail crucial devra se faire concomitamment avec le processus d’identification et recensement des
populations qui consacre un nouveau départ. D’où la nécessité d’une obligation préalable à l’obtention de sa carte d’identité.

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Après toutes les expériences vécues dans l’histoire de notre peuple, il se
démontre à suffisance que nous avons été corrompus à la base, le pacte à
été rompu par la désacralisation de nos valeurs incarnées à travers nos cultures. L’absence de notre propre définition comme peuple et nation nous
a conduit à nous réaliser à travers les réalités des autres peuples et nations
qui, du reste ne sont pas les mêmes avec celle écrite sur notre sol, terre mère.
A observer la cacophonie qui se vie dans le monde, surtout dans les pays où
le peuple sont pris comme modele universel dans les paradigmes définit par leurs sagesses, l’impératif de la définition de nos propres paradigmes sur
base de certaines valeurs de base traditionnelles s’impose.
Les limites de l’alignement sont à son apogée et ce, dans tout le domaine de
la vie sociale. Qui eut cru que le système sanitaire occidental pouvait
montrer ses faiblesses, non pas par le système lui-même mais plutôt par la
volonté de tenants du système ? La crise de la covid-19 aujourd’hui dans
notre pays qui redéfinit les règles sociales, politique, économique, … n’est-elle pas une énième crise, après celle de 2015-2016 sur laquelle un sursaut d’orgueil de l’élite en générale devrait s’opérer pour une redéfinition et une réalisation nationale ? N’est-ce pas ici l’occasion de reprendre la clef et réécrire notre propre histoire ?

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Lorsque tous les efforts déployés pour le progrès n’aboutissent qu’à des
échecs substantiels, le bon sens obligerait de revenir en nous-même. Et sur base de l’histoire et du présent, construire l’avenir, celui de nos enfants aussi.
Depuis Kasa-Vubu, Mobutu, Mze. Kabila, Kabila fils et aujourd’hui Tshisekedi fils, l’histoire ne cesse de se répéter et les années ne font que se ressembler parfois au pire. La table ronde, les deals, les accords, les concertations, les consultations,… sont autant des rencontres ratées au vue du bilan au pays aujourd’hui. Pas parce qu’elles n’étaient pas importantes mais plutôt parce qu’elles ont été à chaque fois corrompues de l’intérieur comme de l’extérieur. D’où la nécessité de revenir en nous-même, trouver une nouvelle base sur laquelle nous allons construire une nouvelle alliance, un nouveau pacte de changement véritable et de cohésion nationale réelle pour le progrès de notre peuple.
Je propose concrètement que :
1. Une consultation populaire soit organisée à travers l’identification et
le recensement des congolais sous l’office National d’identification des
populations(ONIP).
2. La Coordination pour le changement de mentalité soit mis a contribution pour instituer des commissions dans chaque bureau de l’ONIP afin d’organiser le cadre pour ce nouveau pacte entre
congolais.
3. Ce pacte sera désormais institué dans la coutume pour notre peuple, à travers toute l’étendue du territoire national.
4. La CCM sera au premier plan de cette nouvelle dynamique populaire, ce qui nécessite encore d’autres pouvoirs complémentaires dans ses missions.
5. Les chefs et responsables traditionnels jouerons un grand role dans la réalisation de la forme et du fond de ce nouveau pacte national.
6. L’initiative est du Président de la république, porté par la CCM en
collaboration avec l’ONIP, les chefs et les responsables traditionnels ainsi que tous les secteurs qui devront être impliqués.

En définitif, à la place du dialogue institutionnel ou extra institutionnel qui ont montré des limites criantes depuis la récente histoire de notre peuple, un nouveau pacte à signer directement avec le peuple congolais, dans la forme et à travers les mécanismes existants ci-haut définis, devient impératif pour résoudre profondément cette crise.
Je vais proposer au mouvement Vivre Autrement l’initiative d’une pétition
sur cette question au cas où le cadre proposé ci-haut ne s’y prêterait pas.

Tshabola Touré

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