L’auditorat supérieur militaire du Kasaï Oriental a placé sous mandat d’arrêt provisoire (MAP) quatre chefs des groupements de trois territoires qui s’affrontent dans cette partie de la province, après les avoir entendus.
Il s’agit de chefs Ngoyi Tshiangola Trudon de Bena Kapuya, Kazadi Tshiola Félicien de Bena Muembia, de Mutombo Kazadi de Bena Nshimba, ainsi que son prétendant Mutonji Konji 2.
La justice militaire soupçonne ces chefs des groupements de recourir aux armes de guerre lors de leurs affrontements. Les responsables mis en cause ont passé vendredi dernier leur troisième nuit au cachot de l’auditorat supérieur militaire de Mbuji-Mayi. Par cette démarche, l’auditorat affiche sa ferme détermination à contribuer à la recherche de la paix dans le territoire de Katanda. Ainsi, l’implication de la justice militaire a été vivement saluée par beaucoup d’observateurs après que les trois groupements ont violé le protocole d’accord signé récemment pour une paix durable, en présence du gouverneur Jean Maweja Muteba.
La société civile locale encourage la justice militaire d’aller jusqu’au bout de sa procédure afin de mettre fin à ces vieux conflits fonciers qui ne cessent de faire des victimes jusqu’à ce jour.
En rappel, Jean Claude Muanda, président de la mutualité de Bena Nshimba avait donné le bilan de ces affrontements entre ces trois groupements du territoire de katanda. Pour lui, 52 personnes ont été tuées à l’arme lourde et plusieurs autres portées disparues. En terme de dégâts matériels, Jean Claude Muanda parle de plus de 500 maisons incendiées, plusieurs bétails et autres biens de Bena Nshimba emportés. Il annonce qu’un deuil est décrété et demande l’implication de l’Assemblée provinciale en diligentant en urgence les enquêtes afin d’établir les responsabilités.
Jean Claude Muanda avait salué le retour de la paix entre ces trois groupements en conflit de terre.
En début de semaine, trois corps sans vie de Bena Nshimba ont été retrouvés mutilés en train de flotter sur la rivière Lubilanji.
Cette découverte macabre a alourdi le bilan des personnes déjà tuées dans ces affrontements.
Hervé Landry Ngoyi, à Mbuji-Mayi