Affaire Dolly Makambo : le refus d’une mise en liberté provisoire met en mal l’État de droit (Avocats)

Le refus d’une mise en liberté provisoire de Dolly Makambo met en mal l’État de droit prôné par le chef de l’État, le magistrat suprême. Le député provincial et ancien ministre provincial de l’Intérieur et sécurité, décentralisation et affaires coutumières de Kinshasa continue d’être incarcéré « injustement » alors qu’il est allé à trois reprises à la Cour de cassation pour solliciter la décision de la Haute Cour militaire, soutiennent ses avocats.

De l’avis de ses avocats, « la fuite de cet ancien ministre du gouvernement provincial de Kinshasa n’est pas à craindre, car une fois en liberté provisoire, ce dernier pourrait donc retrouver son siège à l’assemblée provinciale de Kinshasa jusqu’à attendre l’annulation de sa peine, car tous les éléments sont réunis ».
Pour eux, « Dolly Makambo n’est pas un délinquant, ni un criminel pour être géré comme tel ».

Dans une correspondance adressée à la Cour de cassation, les avocats de Dolly Makambo estiment que « si nous vous avons écrit pour demander sa liberté provisoire, c’est essentiellement pour vous remettre en mémoire les décisions de la Haute Cour Militaire ne sont pas susceptibles d’appel ». D’après l’avocat de la victime, « Dolly Makambo est devant vous en matière de cassation. Des requêtes ont été déposées, et nous sommes en matière de cassation. Et donc, ce n’est pas à vous que je vais apprendre combien de temps dure une cassation ». Il poursuit en expliquant que « dans notre procédure, elle peut durer le minimum trois ans, allant même jusqu’au-delà de 10 ans. Et si on est en cassation, nous savons même que deux choses peuvent arriver : la décision attaquée peut-être cassée, et la seconde elle peut être confirmée »

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Face à ce tableau, les avocats de Dolly Makambo « se trouvent dans l’hypothèse que cette décision peut être annulée, et Dolly Makamno aura passé gratuitement différentes années en prison et n’aura même pas droit à une indemnisation quelconque ». « La justice ne doit pas se transformer en injustice. Dolly Makambo mérite sa liberté, car tous les éléments sont réunis et que sa fuite n’est pas à craindre », a dit Me Kifuabala, avocat près la Cour de Cassation et qui fait partie du conseil du député provincial Makambo.

Ce dernier démontre que la Haute Cour Militaire « était incompétente pour juger Dolly Makambo. Mais hélas, elle a fini par se déclarer compétente, voilà pourquoi la partie Dolly Makambo a décidé d’aller en cassation. Après ces refus de la Cour de Cassation, poursuit-il, « l’on se pose la question de savoir pourquoi maintenir un acteur politique aussi connu comme Dolly Makambo en prison » Député provincial de son état qui est actuellement souffrant, Dolly Makambo mérite cette liberté provisoire, estime-t-on. « Qui veut manipuler de nouveau l’opinion publique et la détourner contre Dolly Makambo ? Qu’en est-il de la recherche du policier dont la Haute Cour Militaire a pris comme incité dans cette affaire ? Peut-on dire que les recherches et poursuite contre ce policier incivique ont pris fin puisque l’objectif des bourreaux de Dolly Makambo a été atteint ? L’Etat de Droit a-t-il des privilégiés et des gibiers expiatoires ? », plusieurs questions qui continuent de tarauder les esprits dans l’opinion.

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« Ainsi, l’appel est donc lancé à la justice congolaise de faire montre de beaucoup plus de responsabilité et d’amour de la patrie à travers une justice équitable et non une justice de deux poids deux mesures. Dolly Makambo doit quitter la prison et vaquer à ses charges étatiques. Il a été élu pour ça », affirme les proches de l’élu de la commune de la Gombe.

Dolly Makambo a été condamné à 10 ans de servitude pénale pour incitation des militaires à commettre des actes contraires à la loi dans l’affaire meurtre de l’administrateur gérant du Centre de santé « Vijana ».

Rachidi Mabandu

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