Ituri : Est-il possible de recouvrer la paix sans l’usage des armes? (Tribune)

Joska Kaninda Nkole est un journaliste oeuvrant à Bunia. Éditeur responsable du journal « Le Millénaire », Joska Kaninda anime depuis quelques semaines, des émissions de débat public sur la situation qui prévaut en Ituri. Dans la tribune ci-après, il tente d’analyser les tenants et les aboutissants du processus de paix dans cette province. Ci-après sa tribune.

Depuis décembre 2017, l’Ituri fait face à une insécurité due à l’activisme des groupes armés. L’armée loyaliste peine à en découdre avec ces milices qui sèment la désolation et la mort.
Il a fallu attendre environ deux ans pour que ces « assaillants non autrement identifiés », de l’époque, soient qualifiés d’éléments de CODECO. On a beau tuer Ngudjolo, son présumé chef, arreter ses présumés ténors, Kesta et Tseni, l’activisme de CODECO ne s’est pas stoppée. Au contraire, la province assiste au foisonnement des groupes armés.
Tous les cinq territoires de l’Ituri sont concernés par l’activisme des milices.
Le nombre des morts, déplacés, pillages, vols et viols ne fait que s’accroître.
Il n’est pas facile de faire face à une guerre « assymétrique », argue-t-on du côté de l’armée.
Depuis plus de deux mois, le chef de l’Etat a dépêché, en Ituri, une équipe composée d’anciens seigneurs de guerre, pour négocier la paix.
Cette mission a réussi à convaincre les différentes branches de Codeco à signer des actes d’engagement pour la paix.
Plus de vingt mille hommes ont accepté de cesser avec les hostilités et n’attendent que leur cantonnement pour une éventuelle démobilisation.
Ceci a comme conséquence, une acalmie relative en territoire de Djugu.
Hélas, les moyens, pour leur prise en charge, tardent à suivre.
Pendant ce temps, en territoire d’Irumu, les éléments de FRPI déjà cantonnés se lassent déjà d’attendre, infiniment, le début de leur processus de démobilisation. Les incidents survenus le mercredi 30 septembre 2020, dans la région de Gety, s’inscriraient dans la logique de L’expression d’un ras-le-bol.
L’approche militaire tarde à donner une réponse satisfaisante, après trois ans d’affrontements avec les milices. L’essoufflement, dont l’Etat congolais fait montre s’agissant des moyens de prise en charge des miliciens qui souscrivent au processus de paix, ne rassure pas un lendemain meilleur.
Que faire exactement ? Il Y-a-t-il des gens qui ont intérêt à éloigner la fin de la guerre à l’Est de la RDC? Pour quel motif?9
Il faut tout faire pour sauver le processus de paix déjà engagé avec FRPI, pour éviter que le dérapage ne fasse tâche d’huile dans la région. Mais comment y parvenir ?

Lire aussi  Le Kongo-Central devient-il un terrain d'opérations criminelles ? (Tribune)

Joska Kaninda Nkole, journaliste


Lire aussi

Les plus populaires