Dans un mémorandum adressé à la représentante du secrétaire général des Nations-Unies en RDC, et dont une copie a été transmise à la présidence de la République, la société civile forces vives de Kamako plaide pour l’installation effective d’une base de la MONUSCO (mission de l’organisation des Nations-Unies pour la stabilisation au Congo) dans la cité frontalière de Kamako, pour garantir la paix dans cette contrée. Elle salue le séjour de la MONUSCO dans cette bande frontalière entre la RDC et l’Angola.
« L’installation d’une base de la MONUSCO a contribué largement au retour de la paix dans la cité de Kamako et ses environs après les violences de 2017-2018. Son retrait brusque a brisé cet élan de la paix. La paix reste précaire dans cette cité cosmopolite et nous demandons à votre mission de contribuer pour sa consolidation. Ceci nous pousse à vous demander le retour de la base de la Monusco à Kamako pour préparer un retrait harmonieux et civilisé”, lit-on dans ce mémorandum signé par l’abbé Trudon Keshilemba Lamba, président de la société civile de Kamako.
Cette structure se base sur quelques incidents qui détériorent la paix dans cette partie du Kasaï et rassure dans ce même mémorandum que « la paix est de nouveau perturbée dans cette partie de la province du Kasaï ».
A l’en croire, « les incursions à répétition des forces armées angolaises sur le territoire congolais où plusieurs incidents entre militaires de deux pays (…) viols et kidnappings des femmes congolaises par les militaires angolais, immigration clandestine des congolais à la recherche d’une vie meilleure en Angola et leurs expulsions récurrentes avec violations des droits humains, font peur dans cette cité », ajoute ce document.
Depuis la noyade du bac jeté sur la rivière Luangatshimo, la société civile rappelle à l’État congolais « l’état d’enclavement de la bande frontalière de Kamako suite à la fermeture des frontières avec l’Angola pays voisin pour cause de COVID-19 et de manque de la traversée sur la rivière Loangatshimo en direction de Tshikapa ».
La cité de Kamako est parmi les zones les plus touchées par les affres de la milice Kamuina Nsapu et d’autres milices tribales locales poussant plusieurs habitants à trouver refuge en Angola.
« Le déploiement d’une base de la MONUSCO avait favorisé le retour de la paix permettant à la population de regagner la cité mais au mois de juillet de cette année, la mission onusienne qui a déjà programmé son retrait total du Kasaï, avait fermé sa base de Kamako », s’inquiète la société civile locale.
Diaris Kindalo, à Tshikapa