Intenses activités diplomatiques auxquelles se livrent ces dernières heures l’Union africaine, l’Union européenne… Toutes constituent désormais un pont entre Félix Tshisekedi au Palais de la Nation et Joseph Kabila à Kingakati. Des sources concordantes indiquent qu’il n’est pas exclu que les deux personnalités se rencontrent cette même nuit. Question pour elles de décanter la crise institutionnelle que traverse la RDC.
La goutte d’eau qui aurait débordé le vase est sans nul doute le refus du pouvoir de laisser Joseph Kabila quitter Kinshasa pour Lubumbashi où ses sympathisants attendaient l’accueillir à l’aéroport de Loano. Aucun de ses proches n’avance une raison valable au sujet de ce rendez-vous manqué.
Tous pointent d’un doigt accusateur le régime Tshisekedi dont on accuse de vouloir empêcher le sénateur à vie d’exercer ses pleins droits.
L’autre raison de la montée de la crise institutionnelle que traverse la RDC, estiment des analystes, tire ses origines aux consultations initiées par le Président de la République. Le camp Kabila accuse les caciques du pouvoir de vouloir contourner l’accord qui lie le FCC au Cap pour le changement. Vu de Kingakati, Félix Tshisekedi veut tout simplement zapper Joseph Kabila. Ce qui enlèverait tous les pouvoirs de l’autorité morale du Front C qui ne compte que sur sa majorité parlementaire pour rester maître du jeu.
Ce tableau sombre que présente la situation politique au Congo-Kinshasa inquiète au plus au point la communauté internationale. Le président de la commission de l’UA, échangeant avec Félix Tshisekedi et Joseph Kabila le samedi 5 décembre, a clairement dit que les deux personnalités devraient dialoguer pour résoudre la crise ambiante. Point de vue partagé par des ambassadeurs africains accrédités en RDC. Ces derniers ne cessent de multiplier les contacts entre le Palais de la Nation et N’Sele en vue de trouver un terrain d’entente.
Quelles qu’en soient les conditions, la communauté internationale tient simplement à désamorcer la « bombe » de ce dimanche 6 décembre. Félix Tshisekedi, qui a promis de s’adresser à la Nation, pourrait annoncer la fin de la coalition FCC-CACH et éventuellement nommer un informateur en vue de définir une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale. Ce que redoutent les Kabilistes.
Rachidi Mabandu