A son audience publique de ce mardi 09 mars 2021 à Kananga, dans le dossier du meurtre de deux experts des Nations-Unies, la cour militaire de l’ex Kasaï Occidental a analysé les relevés téléphoniques de certains prévenus dont Jean Bosco Mukanda.
D’après analyse faite par l’officier du ministère public, le prévenu Jean Bosco Mukanda aurait en date du 08 au 12 mars 2017, enregistré 132 appels pris en charge par l’antenne (réseau) de Bunkonde. Cette analyse confirme l’hypothèse selon laquelle Mukanda était à Bunkonde au moment du meurtre des experts de l’ONU et non à Kananga comme il avait déclaré une fois au tribunal militaire de garnison.
Une analyse que l’incriminé balaye d’un revers de la main et y relève plusieurs erreurs liées à l’antenne de prise en charge et aux trois numéros de téléphone que le ministère public lui aurait attribués dans la lecture de ces relevés téléphoniques. Jean Bosco Mukanda reconnaît juste un numéro parmi les trois inscrits à sa charge par l’organe de la loi.
Cette réponse a poussé le parquet à évoquer une réunion qui s’était tenue à Bunkonde le 13 décembre 2016. Dans cette réunion Jean Bosco Mukanda avait écrit sur la liste de présences son nom ainsi que le numéro de téléphone qu’il rejette à l’audience de ce mardi. Et le parquet ajoute qu’il y assistait en qualité de Chef des miliciens. Allégations du parquet soutenues par le prévenu Tshikele en ajoutant que » c’était Jean Bosco Mukanda qui écrivait les noms de participants sur la liste de présence en sa qualité de président de tous les miliciens ».
Face à cette confrontation entre Jean Bosco Mukanda et les prévenus Trésor Mputu, Tshibangu Mutombo Rolland, Thomas Nkashama et Tshikele, la cour relève que le fameux numéro de téléphone ressort du compte rendu de la réunion sus-évoquée.
Jean Bosco Mukanda toujours pas d’accord qualifie les analyses du ministère public de »paperasse ».
L’audience a été suspendue pour reprendre le jeudi 11 mars prochain et la cour devrait revenir sur l’audition de deux renseignants dont le fédéral de l’Union pour la démocratie et le progrès social et l’animateur d’une radio locale.
Il convient de rappeler que la cour militaire de l’ex Kasaï Occidental, pour défaut du support de l’émission avait au cours de cette même audience renvoyé l’audition de Gabriel Ilunga fédéral de l’UDPS et l’animateur d’une radio locale cités comme renseignants pour avoir dans une émission radiophonique révélé que la montre de l’un des experts onusiens aurait été retrouvée au bureau de l’ancien administrateur de l’agence nationale de renseignements (ANR). Ces derniers avaient accepté d’apporter à la cour le support de l’émission à l’audience prochaine.
Sonia Rolley, journaliste de RFI, citée également comme renseignante pour avoir produit plusieurs reportages sur ce meurtre, a signalé sa disponibilité de comparaître le 10 avril prochain tandis qu’une autre renseignante, membre de la famille Kamuina Nsapu, Innocente Bakanseka confirme sa comparution au 30 mars prochain.
Jérémie Descon Muambi à Kananga