La Convention pour le Respect des Droits Humains, CRDH, coordination de Mambasa, dénonce l’existence d’un cachot souterrain au camp des forces armées de la RDC dans la localité de Biakato, en chefferie de Babila Babombi, au sud du territoire de Mambasa en Ituri.
D’après le coordonnateur territorial adjoint de cette organisation, c’est depuis plus de six mois que ce cachot souterrain existe. Maître John Vuleveryo a, au cours d’une déclaration faite à la presse mardi 9 mars 2021, accusé le commandant local des forces armées d’avoir créé ce cachot « dans le but de se faire remettre l’argent de la paisible population » et de « procéder à des milliers d’arrestations par jour afin de faire payer des amendes ». Ce défenseur judiciaire indique par ailleurs qu’une trentaine d’hommes ainsi que 11 enfants se trouveraient dans ce trou.
« (…) C’est inhumain ce qui se vit actuellement à Biakato (…) La CRDH condamne cette pratique qui viole les droits de l’homme et exige au gouvernement congolais de venir en aide à la population de Biakato en ordonnant la mutation de l’incriminé et recommande à l’auditeur Militaire du parquet militaire détaché de Mambasa de s’imprégner de cette situation et que le Major John réponde de ses actes », a-t-il dit.
Contacté par ACTU7.CD ce mercredi 10 mars, le major John mis à cause, a rejeté ces accusations et appelle ses détracteurs à montrer ce cachot souterrain. Il indique que c’est grâce aux efforts consentis par ses hommes que la région a retrouvé sa quiétude et dénonce des « mensonges pour se faire un nom ».
« Que ceux qui ont donné cette information nous montrent bien qui sont ces enfants, leurs parents ainsi que leur village (…) j’en appelle aux activistes des droits humains ici à Biakato ainsi que les membres de la société civile de venir vérifier si ce trou dont on parle existe (…) Quand nous sommes arrivés ici, il y avait des ADF et des Maï-Maï qui terrorisaient les populations. Aujourd’hui il y a du calme et on cherche à ternir l’image de l’armée en disant des mensonges pour se faire un nom. Regrettable », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le député national Ézéchiel Kambale, élu de Mambasa, a révélé avoir saisi les hautes autorités militaires en rapport avec ces allégations.
Andy Kambale Matuku, à Mambasa