Kinsahasa/Suspension du partenariat Solutech-DGRK : Félicien Kuluta dénonce « un acharnement » de la part de l’APLC

Depuis la mise à l’écart, par l’Hôtel de Ville de Kinshasa, de la société Solutech du processus de mobilisation de recettes de la capitale congolaise, la Direction Générale des Recettes de Kinshasa (DGRK) dit faire objet d’un acharnement sans précédent de la part de l’Agence de Prévention de la Lutte contre la Corruption (APLC).

Lors d’une conférence de presse lundi 27 septembre 2021, le Directeur général de la DGRK Félicien Kuluta a tenu premièrement à clarifier le mobile qui a débouché à la rupture du partenariat entre cette régie financière et la société Solutech.

Parmi les deux (2) raisons ayant poussé le Gouvernorat de Kinshasa à prendre cette mesure, le DG Kuluta parle de la plainte des utilisateurs de la plateforme de Solutech qui estiment que cette dernière n’a pas encore atteint la maturité pour booster la mobilisation des recettes, en raison notamment des difficultés rencontrées lors de l’usage. L’autre problème, c’est la découverte, lors des missions de contrôle à la banque, des notes de perception générées par la société Solutech avec des comptes bancaires parallèles qui ne sont pas des comptes receveurs de la ville de Kinshasa. « Une pratique qui encourage le coulage des recettes », regrette le DG Kuluta.

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« Nous avons eu beaucoup de séances de travail d’abord avec Solutech pour voir comment améliorer leur logiciel en vue d’une relance, mais rien n’a avancé. On n’a pas eu des recettes. D’ailleurs Solutech a reconnu certaines failles de sa plateforme », a indiqué Félicien Kuluta.

C’est dans ce contexte que, souligne le numéro un de la DGRK, que l’autorité urbaine de Kinshasa Gentiny Ngobila a ordonné la reprise de l’utilisation du logiciel i-mpako pour la mobilisation des recettes de la ville province de Kinshasa.

« Comme l’autorité urbaine a autorisé la réactivation de i-mpako que nos informaticiens ont amélioré, nous sommes allés lui présenter l’application télédéclaration et télépaiement devant nous permettre de maximiser davantage des recettes et de lutter contre le phénomène de coulage des recettes. Deux jours après, des médias ont publié des informations fausses selon lesquelles il y aurait cambriolage à la DGRK avec la disparition de la base de données. Il s’agit là d’une campagne d’intox », a déploré le DG Kuluta.

Et d’ajouter : « (…) Nous avons travaillé plusieurs fois avec la délégation de l’APLC ici à la DGRK pour leur faire part des limites du service de Solutech qui n’aident pas la ville à avoir ses moyens financiers. D’ailleurs, nous sommes partis jusqu’à la banque où les assujettis payent leurs taxes. Et là, nous avons constaté avec eux qu’il se pose même un problème d’intégration entre Solutech et la banque. Ce qui rend difficile la traçabilité des recettes de Kinshasa ».

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Cette situation a occasionné l’ouragan sur le toit de la Direction Générale des Recettes de Kinshasa qui, selon le DG Kuluta, ne cesse de recevoir des interpellations de l’Agence de Prévention de la Lutte contre la Corruption en soulignant que le ministère provincial des Finances subit les mêmes interpellations. Pour lui, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une sorte « d’acharnement ».

Selon certains observateurs, l’Agence de Prévention de Lutte contre la Corruption (APLC), qui dépend de la Présidence de la République, ne devait pas s’immiscer dans ce dossier, au risque de se faire passer pour l’avocat de la société Solutech. Ces observateurs estiment qu’il y a, au niveau de la Présidence de la République, l’Inspection Générale des Finances (IGF) habilitée à faire un contrôle « impartial ».

Patrick Nguwo

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