C’est peut être la « fin de la récréation » que viennent de siffler les évêques de l’église catholique en République Démocratique du Congo (RDC) dans plusieurs congrégations de prêtres et autres religieux consacrés catholiques.
Dans une « exhortation » adressée aux « consacrés », les princes de l’église catholique en RDC ont longuement attiré l’attention des prêtres et abbés sur les fondements de leurs serments de chasteté et de célibat. « Fort malheureusement, constate la Conférence Nationale Épiscopale du Congo » (CENCO), « certains prêtes ne mènent pas une vie sacerdotale authentique ». Cette « vie sacerdotale non authentique » se traduit notamment par le non-respect de voeux de célibat et de chasteté auxquels s’engagent les futurs prêtres lors de leur ordination.
« (…) Si nous (…) tenons à vous écrire c’est parce que nous sommes conscients de vos difficultés (…) nous voulons interpeller une fois de plus notre conscience sacerdotale sur certains comportements qui offusquent notre ministère (…) considérant ces comportements comme délictueux, nous fixons nos regards sur les enfants engendrés de clercs, nés dans la fornication ou de la débauche ou encore dans le mariage attenté (…) », écrivent les évêques de l’église catholique en RDC dans ce document dont une copie est parvenue à ACTU7.CD.
S’agissant des enfants nés des relations entre prêtres et des femmes, les évêques de la CENCO indiquent que ces enfants « décident de briser le silence et parler de leur expérience douloureuse ». « Ces personnes sont stigmatisées comme fruit du péché car nées d’une relation entre une femme et un prêtre (…) Nous avons l’obligation morale de reconnaître que ces personnes existent et souffrent dans le silence. Elles demandent reconnaissance et accompagnement », font remarqué les évêques catholiques.
Justice et Réparation
Face à cette situation et « considérant d’une part les droits et obligations des parents à l’égard de leurs progénitures et de celles-ci à l’égard de leurs parents et d’autre part, l’incompatibilité de la charge de père de famille et la vie sacerdotale en régime catholique romain », la CENCO somme « tout prêtre ayant un enfant d’aller s’en occuper complètement et pour ce faire solliciter la dispense sacerdotale » au Vatican.
Par ailleurs, la CENCO enjoint aux évêques d’accompagner chacun les prêtres de son diocèse concernés par cette situation. « Dans le cas où le prêtre résisterait et ne voudrait pas demander la dispense des obligations cléricales, alors qu’au jugement prudent de l’évêque diocésain, la situation requiert que le prêtre prenne en charge les responsabilités dérivant de sa paternité, l’évêque diocésain doit présenter le cas au Saint-Siège pour l’application de la peine maximale de renvoi de l’état clérical », tranchent les évêques de l’église catholique en RDC.
Andy Kambale Matuku