Mambasa : Face à l’expansion du phénomène ADF, « les appels à l’auto-prise en charge se multiplient »

Les rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF) ont étendu, depuis près d’un mois, leur zone d’attaque sur la route Mambasa-Komanda, dans la province de l’Ituri. Longtemps épargnée, la chefferie de Babila Bakwanza, dans le territoire de Mambasa, a enregistré sa première attaque, le dimanche 1er mai 2022, dans la localité de Lolwa.

Peur, incompréhension, colère, désarroi… Autant de mots ne sauraient décrire les sentiments des habitants de Mambasa face à ce qu’il convient d’appeler désormais « expansion des ADF ». Des colonnes interminables des déplacés avec leurs bagages ne rassurent plus et certains habitants commencent à se préparer à un probable déplacement.

Face à cette situation confuse, des appels à la « résistance et l’auto-prise en charge » se multiplient. Essentiellement distillés via les réseaux sociaux par des jeunes, les messages appelant les jeunes à « barrer la route à l’expansion des ADF » sont largement commentés depuis le week-end dernier.

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(…)Pourquoi fuir ?On fuira jusqu’où ? Pourquoi ne pas commencer à s’organiser pour résister ?Les hommes aussi fuient ? (…) », écrit un internaute. Un autre jeune demande aux habitants à ne pas vider les villages mais à « s’organiser pour barrer la route » aux ADF.

« Chers tous, ne vidons pas nos villages pour fuir ces égorgeurs (…) Je suis sûr qu’ils sont à la recherche du ravitaillement. Mobilisons nous davantage pour leur barrer la route », appelle-t-il.

Par ailleurs, certains jeunes ne partagent pas cette idée et appellent les autorités à négocier avec ces rebelles. Craignant que cette « auto-prise en charge » ne se mue en « auto-défense ou en milice », ils appellent les services de sécurité à jouer pleinement leur rôle.

« (…) La guerre, auto-défense, se prendre en charge… On sait quand et comment ça commence mais on n’oublie quand et comment ça va finir (…) Tous les groupes armés CODECO, Zaire, FPIC, Maï-maï… avaient commencé comme ça, mais aujourd’hui la situation est devenue incontrôlable (…) Nous devons demander aux autorités de négocier avec ces rebelles parce qu’au regard de la situation sur terrain, les dirigeants ont échoué sur le plan militaire (…) », écrit un jeune, opposé à ces appels.

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Malgré l’état de siège et la mutualisation des forces entre l’armée congolaise et les forces de défense ougandaises, les rebelles ADF n’ont pas toujours abdiqué. Chassés de plusieurs de leurs bases, ces terroristes se seraient reconstitués et regroupés dans une zone située au confluent des rivières Ituri et Loya entre les territoires de Mambasa et Irumu. C’est probablement à partir de cet endroit que leurs expéditions sont planifiées.

Andy Kambale Matuku, à Mambasa

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