Chaque pays limitrophes de la République Démocratique du Congo (RDC) ayant des groupes armés actifs dans l’Est de la RDC doit mener des négociations avec ceux-ci pour pacifier complètement cette partie du pays. C’est la position exprimée par les représentants de la société civile du Sud-Kivu lors des contacts avec le facilitateur dans la crise congolaise.
Pour la société civile du Sud-Kivu, il est important que la communauté internationale exige et obtienne des voisins de la RDC les dialogues avec les groupes originaires de ces pays avec les autorités en place. Il s’agit notamment du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi.
Pour le Rwanda, les forces vives du Sud-Kivu recommandent à Kigali de mener des discussions directes avec les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR). Cette rébellion rwandaise est responsable, depuis plusieurs années, des violences contre des civils dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Il y a également le mouvement politico-militaire Conseil National pour le Renouveau et la Démocratie (CNRD) dont les membres sont « dissimulés au sein du M-23 », notent les forces vives du Sud-Kivu.
Pour sa part, le Burundi doit approcher les rebelles du Front National de Libération (FNL) et ceux de la Résistance pour un État de Droit (RED-Tabara), auteurs d’exactions et plusieurs violations des droits humains contre les civils dans la province du Sud-Kivu.
Enfin, la société civile du Sud-Kivu appellent la communauté internationale d’exiger des autorités ougandaises un dialogue avec les rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF), actives dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Ces recommandations contenues dans un mémorandum, ont été déposées à l’ancien président du Kenya, Uhuru Kenyatta, facilitateur désigné par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) dans la crise congolaise. À la fin de son séjour de deux (2) jours dans la capitale congolaise lundi 14 novembre 2022, l’ancien président du Kenya a rencontré les officiels congolais, les représentants de l’ONU et les membres des communautés des provinces touchées par l’activisme des groupes armés. Les négociations entre Kinshasa et plusieurs groupes armés actifs dans ces provinces sont annoncées le 21 novembre prochain.
Andy Kambale Matuku