Les forces de l’EAC (Communauté d’Afrique de l’Est) sont-elles en complicité avec les rebelles rwandais du M-23 ? C’est ce que croit de plus en plus la population du Nord-Kivu et d’ailleurs, en observant ce qu’elle appelle « passivité » dans le chef de cette force régionale, alors que les insurgés du M-23/RDF consolident leurs positions dans le Rutshuru.
Seulement, la société civile locale ne veut pas totalement confirmer cette approche. Dans un entretien avec ACTU7.CD, Jean-Claude Bambaze, Président de la société civile de Rutshuru, préfère parler de « suspicion ».
« Nous, on ne peut pas dire qu’il y a complicité, mais il y a vraiment cette suspicion de voir toute l’EAC aller s’installer dans des zones occupées entièrement par le M-23 », indique Jean-Claude Bambaze.
Le président de la société civile de ce territoire de la province du Nord-Kivu se base notamment sur le délai dépassé par les rebelles rwandais pour quitter les zones occupées, sans que l’EAC ne lève le petit doigt.
« Le délai qui était imparti au M-23, c’est qu’au plus tard le 15 janvier, ils devaient quitter [les régions occupées au Nord-Kivu] et s’ils ne quittaient pas, l’EAC devait les attaquer. Et aujourd’hui, nous sommes le 18, il n’y a rien qui est fait du côté de l’EAC », explique-t-il dans cet entretien avec le média non-aligné.
Et d’ajouter : « Au contraire, ils disent en symbiose “dans les zones occupées par le M-23”, ce qui pousse les gens à dire que cette force est suspecte, car elle ne veut pas faire le travail qui lui a été assigné par les Chefs d’États, de traquer le M-23 dans le cas où il refuse de se retirer ».
Par ailleurs, cet acteur de la société civile a démenti les informations faisant état d’un retrait des troupes rwandaises de certaines localités, dont Rutshuru-centre.
Patrick Nguwo