Répression de la marche anti MONUSCO à Goma : Le regard d’un expert ! (Tribune)

 

Le mercredi 30 août 2023 a été sanglant dans la ville de Goma. Après un bilan revu à la hausse, c’est a peu près 51 personnes qui ont perdu la vie ce jour-là alors que les forces de défense et de sécurité tentaient d’étouffer dans l’œuf une manifestation anti-ONU initiée par la secte mystico-religieuse dite Wazalendo.

Autant il est rationnel d’évoquer la responsabilité de certains éléments des forces loyalistes qui ont fait preuve de maladresse, cette question mérite d’être analysée froidement pour un état sous agression.

Comment en sommes nous arrivés là ?


Dans la journée du 30 Août 2023, les membres de la secte Wazalendo qui depuis plus d’une semaine se sont montrés hostiles à la présence onusienne et l’ont exprimé par des marches et sit-in devant le quartier général de la MONUSCO, cependant très vite les choses vont se compliquer quand ces derniers vont décider de passer à l’offensive, ce qui aurait conduit à une intervention de la garde républicaine, à la base la prise d’otage d’un policier par le mouvement Wazalendo, un otage qui paiera de sa vie puisque ses ravisseurs vont décider de le décapiter et le pendre à la place publique.

Lire aussi  Présidence : le Général Franck Ntumba "victime d'une campagne d'intoxication dans les réseaux sociaux"

Ayant recouru à tous les moyens de dissuasion possible, les éléments de la garde républicaine sur place auraient donc ouvert le feu.
Selon d’autres sources militaires, cette attitude serait soutenue par des dispositions du code de la sécurité intérieure qui prévoit que les policiers et les militaires peuvent faire usage de leurs armes en cas d’absolue nécessité et de manière strictement proportionnée, notamment lorsque des atteintes à la vie ou l’intégrité physique sont portées contre eux.

Y avait-il moyen de faire autrement ?

Pour plusieurs observateurs rien ne peut justifier un tel carnage quoique plusieurs politiques en ont fait un fond de commerce sans se poser des questions fondamentales. Pourquoi une armée va ouvrir le feu sur sa population pour protéger une force onusienne déjà appelée à quitter le sol congolais ?

Pourquoi s’en prendre à la MONUSCO en cette période où elle n’est plus très active militairement mais est un appui logistique important pour les élections ?

Lire aussi  RDC : La Cour constitutionnelle face à la conscience de la justice (Tribune)

Comment un mouvement qui a toujours pris la défense de la présence onusienne peut-il changer de position soudainement ?

Et pourquoi décapiter un policier congolais de surcroît un frère pendant une marche anti-ONU ?

Il faut rappeler que la guerre de l’Est a depuis plus de deux ans, pris d’autres tournures et les tireurs des ficelles sont aujourd’hui à découvert.

Si l’on reconnaît la manipulation de certains éléments des forces de l’ordre au détriment des intérêts de la République, si l’on considère que nous sommes sous agression de nos voisins dont le contexte de guerre a changé depuis l’état de siège, il y a lieu de dépassionner ce débat et d’aller en profondeur des faits.

N’empêche les multiples sorties médiatiques du VPM de l’intérieur sont d’une puanteur exécrable et ont concouru à la cristallisation du débat sur les faits jusqu’ici présentés et qui peuvent nuire à l’image de l’armée si l’on n’y prend garde.

Expert anonyme

Lire aussi

Les plus populaires