Des cas d’agressions sexuelles sont en nette augmentation dans les sites des déplacés dans la partie Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Médecins Sans Frontières (MSF) s’alarme et dénonce une situation « inexplicable ».
Selon les chiffres rendus publics par MSF, en moyenne soixante-dix (70) femmes se sont présentées chaque jour dans les structures sanitaires de prise en charge, le mois dernier, suite à une agression sexuelle. Rasmané Kaboré, responsable des opérations d’urgence chez MSF, explique à Radio France Internationale (RFI) que ces femmes sont agressées suite à l’insuffisance de l’aide fournie.
« Les femmes subissent ces agressions parce que l’aide qui est apportée à ces déplacés ne répond pas à leurs besoins, en termes de fourniture de nourriture, les besoins en abris, et notamment les besoins en protection », fait remarquer Rasmané Kaboré.
Médecins Sans Frontières (MSF) en appelle aux bailleurs de fonds de redoubler d’efforts afin de soulager le malheur de ces populations en détresse et de réduire l’agression de ces femmes déplacées.
« MSF en tant qu’organisation humanitaire à elle seule ne peut pas répondre à tous les besoins. Donc mon appel serait que les bailleurs de fonds, les acteurs humanitaires et les autorités puissent redoubler d’efforts pour répondre aux besoins de ces déplacés, pour pouvoir réduire tout du moins, l’exposition de ces femmes », appelle la responsable humanitaire.
Selon les chiffres des organisations humanitaires, depuis le début de l’année 2023, prés de quatre cent dix mille (410 000) personnes se sont nouvellement déplacées au Nord-Kivu, portant le total à plus de 2,38 millions de personnes déplacées. Les femmes représentent 51% de la population déplacées.
Andy Kambale Matuku