Une partie de l’opposition et de la société civile du Tchad récusent Félix Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo (RDC), en sa qualité de médiateur désigné de la la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC).
Ces organisations ont, selon Radio France Internationale, lancé une pétition contre le Président congolais alors que celui-ci s’apprêtait à dépêcher son émissaire au Tchad après le report du retour de l’opposant Succès Masra. D’après la même source, la pétition visant deux cents (200) signatures en a déjà récolté cent (100). Les initiateurs de cette pétition reprochent à Félix Tshisekedi de « cautionner tout ce que fait la junte au pouvoir depuis son avènement ».
« (…) Nous avons, avec patience, accepté qu’il continue sa facilitation, avec une certaine prudence, et le temps nous a donné raison, parce que chaque fois qu’il nous a envoyé des envoyés spéciaux, c’était pour faire du clientélisme, une sorte de technique d’illusion du temps pour tromper les acteurs, et on a compris qu’il joue à l’hypocrisie. Malheureusement, il n’est pas un exemple de la démocratie. Nous ferons tout pour que le fameux principe de subsidiarité ne fonctionne pas au Tchad », a déclaré Yaya Dillo, l’un des leaders de l’opposition sur RFI.
Pour sa part, le camp du pouvoir de Djamena qualifie cette démarche de l’opposition d’une « agitation stérile » et que Félix Tshisekedi continuera son travail, car « il n’a pas été désigné par le Tchad » à ce poste de facilitateur.
« (…) Le facilitateur n’a pas été désigné par le Tchad. Comme tel, il est en train de faire son travail. Donc, les gens ont tablé sur l’échec de la facilitation. La facilitation connaîtra un succès, qu’ils le veuillent ou non. Il faut bien amuser la galerie », réagit Jean-Bernard Badaré, cadre du parti présidentiel au Tchad.
Félix Tshisekedi a été désigné facilitateur dans la crise tchadienne il y a presqu’un an. Sa dernière visite au pays d’Idriss Déby remonte au 19 juillet dernier. Sur place, le climat politique n’est pas détendu, avec notamment le mandat d’arrêt international émis contre l’opposant Succès Masra et l’emprisonnement d’une cinquantaine de membres de son parti « Les Transformateurs ».
Andy Kambale Matuku