Quelques heures après que les services spéciaux congolais ont présenté à la presse Éric Nkuba Shebandu, conseiller politique et stratégique du chef rebelle Corneille Nangaa, les réactions fusent de partout. La dernière en date est celle de l’ex parti au pouvoir. La structure politique de Joseph Kabila accuse au passage Félix Tshisekedi d’avoir ressuscité le Mouvement du 23 mars (M-23).
Dans un communiqué de presse, le Parti du Peuple pour le Reconstruction de la Démocratie (PPRD) dénonce une « campagne mesquine » contre Joseph Kabila. Emmanuel Shadary, secrétaire permanent de l’ex parti au pouvoir, pointe une « campagne menée par un régime aux abois (…) à travers les réseaux sociaux (…) » contre l’ancien président Joseph Kabila.
« (…) Le PPRD dénonce avec véhémence la (…) campagne menée par un régime aux abois, totalement vampirisateur, à travers les réseaux sociaux par des courtisans et flatteurs (…) sur ce qui se passe à l’Est du pays. Sans la moindre preuve et dans un montage grossier, on cite le Président Kabila pour une affaire qu’il ne connaît pas et qui ne peut pas l’intéresser pour avoir dirigé la RDC avec patriotisme (…) », lit-on dans ce document dont une copie est parvenue à ACTU7.CD.
Allant plus loin, le PPRD accuse le président Félix Tshisekedi d’avoir hébergé les délégués du M-23 à Kinshasa pendant plus d’un an et d’avoir signé des accords secrets avec le mouvement rebelle.
« Le PPRD (…) rappelle que le M-23 est une oeuvre ressuscitée par le régime de Monsieur Félix Tshilombo qui l’a hébergé, selon ses propres termes, ici à Kinshasa pendant 14 mois et avec lequel il aurait signé des accords secrets alors que ce mouvement était déjà défait en 2013 par notre armée sous la houlette du Président Joseph Kabila Kabange », écrit Ramazani Shadary.
Enfin, l’ex parti au pouvoir pointe les accords de mutualisation des forces et de cessez-le-feu signés par Kinshasa et qui « mettent à genoux la République sans espoir de l’espace de la RDC où la souveraineté est déjà entamée ». N’excluant pas de recourir à la justice pour laver l’honneur de son mentor, le parti de Joseph Kabila « lance une mise en garde à ce régime et lui demande de cesser de se servir du nom de Joseph Kabila et de sa famille politique pour créer des comédies aux fins de nuire à l’image de cette personnalité qui fait peur par son silence éloquent ».
Au cours de son interrogatoire devant les services spécialisés, le prévenu rebelle Éric Nkuba Shebandu a cité plusieurs personnalités congolaises, parmi lesquelles Joseph Kabila, comme alliés politiques de Corneille Nangaa. Sur cette liste figurent également le Professeur Bob Kabamba, l’ancien député national André Lubaya, Patient Saiba, John Numbi, Joseph Olengankoy…
Andy Kambale Matuku