Malgré les appels à reprendre le service, les enseignants des écoles primaires publiques de Mambasa, dans la province de l’Ituri, maintiennent leur mouvement de grève. Cette situation semble tourner à l’avantage des écoles primaires privées.
Ce lundi 9 septembre 2024, il fallait s’armer de patience devant les différentes directions des écoles primaires privées implantées dans la cité de Mambasa. Lassée de la grève des enseignants et « inquiète de l’avenir de ses enfants », Joséphine Amnazo attend inscrire ses deux (2) enfants au Complexe Scolaire Akilimali où ACTU7.CD l’a croisée.
« (…) Depuis le lundi passé, nos enfants font des vas et viens inutiles. Les enseignants ne sont pas à l’école et les enfants s’adonnent à des jeux et peuvent se blesser. J’ai résolu que mes enfants changent d’école cette année parce qu’il y a du désordre dans les écoles de la gratuité », avoue-t-elle.
Les responsables de cet établissement scolaire ont révélé au média en ligne non-aligné que l’effectif a doublé cette année. Ils craignent tout de même que les locaux ne suffisent pas pour contenir les enfants.
« (…) On n’avait jamais atteint un tel effectif. On était autour de trois cents, mais maintenant nous approchons les cinq cents élèves. Malheureusement, faute de place, on ne pourra prendre tout le monde », confie un des responsables de cet établissement scolaire.
La situation est similaire dans les écoles primaires adventistes qui n’ont pas observé le mouvement de grève. Des effectifs pléthoriques nageant entre soixante-dix (70) et cent (100) écoliers sont enregistrés. Un enseignant croisé dans la cour de l’école s’inquiète de « l’encadrement des enfants obligés de s’assoir à même le sol faute de place assise suffisante ».
Plusieurs écoles privées ont été obligées de dédoubler certaines classes pour donner la chance aux parents désireux d’inscrire leurs enfants. C’est le cas du Complexe Scolaire Saint Corneille. La directrice de cette école confie avoir dédoublé au moins trois (3) classes suite aux demandes insistantes des parents.
Un responsable d’un des services techniques de l’éducation nationale à Mambasa reconnaît cette situation. « Mais quand chez les privés on va demander la collation, nombreux parents feront le mouvement inverse. Les temps sont durs pour tout le monde. On souhaite que les enseignants lèvent leur grève au plus vite », a-t-il ironisé.
Au cours d’une réunion tenue dimanche dernier, les enseignants des écoles primaires publiques de Mambasa ont décidé, à l’unanimité, de maintenir leur mouvement de grève. Dénonçant leur condition salariale, ces professionnels de la craie disent attendre le mot d’ordre de leur représentation nationale pour une levée probable de cette grève.
Andy Kambale Matuku