Une patrouille des éco-gardes de la Réserve de Faune à Okapis (RFO) a été attaquée dans la journée de jeudi 12 septembre 2024, à Bapela, site minier illicite, au coeur de la convoitise, dans la chefferie de Walese Karo, dans le nord du territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri.
D’après un communiqué de presse de la direction de la RFO, l’attaque a été menée par « un groupe d’individus armés » vers 9 heures, heure locale. D’après la même source, lors de cette patrouille, près de soixante (60) individus munis d’armes blanches (machettes et flèches) ont agressé les éco-gardes. La direction de la RFO condamne cette attaque s’étant soldé par la blessure de deux (2) de ses éléments.
« (…) La direction de la RFO déplore cet acte ignoble ayant délibérément porté atteinte à l’intégrité physique de deux de ces éco-gardes grièvement blessés à l’occasion de ces actes de violence (…) La zone est de nouveau sous le contrôle (…) et la situation est redevenue calme », lit-on dans le communiqué de presse de la RFO remis aux médias.
Cette information est également confirmée par l’administrateur policier du territoire de Mambasa. Dans un compte-rendu de la situation journalière, le commissaire supérieur principal Matadi Muyapandi Jean-Baptiste révèle que les auteurs de cette attaque sont des « exploitants d’or illicites sous conduite de certains notables locaux ».
L’administrateur policier du territoire de Mambasa qui confirme aussi l’agression des deux (2) éco-gardes, copieusement tabassés, « craint la montée de tension » entre la RFO et les creuseurs clandestins disséminés dans des sites illicites à travers la RFO.
Bapela est un site minier illicite « situé à l’intérieur des limites de la RFO ». Ce site attire les convoitises de plusieurs exploitants miniers. Plusieurs informations font état d’une forte concentration de l’or dans le sous-sol de cette carrière. Fin 2023, trois (3) chefs de groupement de la chefferie de Walese Karo ainsi que la société civile de cette entité coutumière avaient adressé une lettre d’autorisation d’exploitation de l’or dans cette zone, arguant qu’elle n’a jamais fait partie des « zones cédées à la RFO ». Très récemment, une « délégation » du ministère de l’intérieur a séjourné dans la zone pour, officiellement, « étudier la possibilité de réinstaller les populations » originaires de cette contrée.
La rédaction