Le chef rebelle Corneille Nangaa, patron de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) active dans la province congolaise du Nord-Kivu, a tenté de se rapprocher des rebelles islamistes des Forces démocratiques alliées (ADF).
D’après le groupe d’experts des Nations Unies pour le Congo, au cours de l’année 2024, plusieurs rapports ont fait état de possibles contacts entre les ADF et l’AFC de Corneille Nangaa. Selon la même source, des contacts ont eu lieu entre les dirigeants des ADF et des individus appartenant aux réseaux de l’ex Rassemblement Congolais pour la Démocratie – Kisangani, Mouvement de Libération (RCD-K/ML) et du M-23 entretenant aussi des liens avec l’AFC.
« (…) En mars 2024, le Groupe d’experts a rencontré un ancien membre de ces réseaux qui a révélé avoir parlé, en février, à Kampala, à un associé de Corneille Nangaa puis à Nangaa lui-même, d’une collaboration potentielle avec l’AFC. Cette personne a également maintenu des contacts étroits avec les familles Abuakasi et Baluku. Des sources proches des ADF ont dit que ces interactions s’inscrivaient dans le cadre de l’action menée par la coalition AFC-M23 (…) afin de négocier l’accès aux territoires sous leur contrôle », lit-on dans un extrait du rapport du Groupe d’experts de l’Onu.
Citant plusieurs sources, des experts de l’ONU affirment que Nangaa souhaitait obtenir un pacte de non-agression avec les ADF. Il a notamment demandé « un passage sûr, y compris pour les recrues transitant par l’Ituri vers le territoire de la coalition AFC-M23 ». L’ancien président de la centrale électorale aurait également tenté d’inciter les ADF à limiter les attaques contre les FARDC. Selon un ex-combattant des ADF, lors d’un rassemblement, le chef des ADF Baluku, a déclaré que la coalition AFC-M23 avait proposé une collaboration qu’il aurait refusée, se méfiant de la coalition, et qui aurait réaffirmé sa volonté de continuer pour attaquer des « civils infidèles ».
Andy Kambale Matuku