RDC : « La BCC fonctionne avec des administrateurs hors mandat depuis 2003 » (Noël Tshiani)

Ancien fonctionnaire de la Banque Mondiale, Noël Tshiani Muadjamvita révèle que la Banque Centrale du Congo fonctionne avec des administrateurs dont les mandats ont expiré depuis 2003, sans être renouvelés.

« Les administrateurs de la Banque Centrale du Congo sont nommés pour un mandat de trois ans renouvelable. Ces mandats sont renouvelés de façon explicite et non tacitement. Les mandats de ces administrateurs datent de 2003 et n’ont plus jamais été renouvelés. Le conseil d’administration de la BCC baigne donc dans l’illégalité depuis 2003 étant donné que tous les administrateurs sont hors mandat », a dit Noël Tshiani à ACTU7.CD.

Selon lui, cette situation illégale place la BCC dans un décor d’un échec programmé dans la poursuite de ses objectifs statutaires.


« Le risque avec cette situation, la BCC reçoit des orientations de la part des personnes non autorisées et non mandatées. Les actes que ces personnes posent peuvent être reniés par les tiers. En plus, la situation équivaut à avoir l’institut d’émission suivre des directives de la part de n’importe qui dans la rue, ce qui entraine le manque de crédibilité de la part d’une autorité monétaire chargée de conduire la politique monétaire du pays », déplore-t-il.

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Face à la crise sanitaire qui frappe de plein fouet le monde et asphyxie les économies du monde, la RDC dont l’économie est extravertie n’est pas du tout épargnée. Noël Tshiani explique comment ses conséquences se font sentir sur plusieurs plans en RDC.

« La RDC importe de la Chine, des USA et de l’Union Européenne des biens de consommation et des biens d’équipements; elle reçoit de ces pays des investissements directs étrangers et l’aide bilatérale et même multilatérale. Elle exporte vers ces pays des matières premières. Le ralentissement de la demande globale dans ces pays aura un impact double sur la balance des paiements en détériorant la balance commerciale. Celle-ci affecte négativement la demande de nos matières premières et diminue notre capacité d’importer les biens de consommation et les biens d’équipements. La réduction de la demande de nos matières premières entraîne une réduction des activités dans les industries extractives et tous les secteurs auxiliaires tels que les secteurs de service, les transports, l’énergie, le tourisme, la restauration, l’hôtellerie », a-t-il fait savoir.

Il prévient que la RDC assistera à une augmentation du chômage, à l’augmentation de la misère sociale, une réduction des recettes d’exportation et des devises étrangères, une baisse des investissements directs étrangers, une réduction des ressources budgétaires et à la réduction du niveau général des activités économiques conduisant même à la récession ».

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Pour contrer tous ces effets négatifs de Coronavirus sur l’économie, Noël Tshiani propose que le pays soit doté d’une véritable vision de développement qui répond aux défis immédiats, mais également à court, moyen et long terme. Ceci permettra de gérer le pays autrement qu’il l’a été pendant les 60 dernières années, à l’instar du plan Marshall de Noël Tshiani pour la Reconstruction et le Développement de la RDC, Plan actualisé pour intégrer les effets de Coronavirus sur le pays dans tous les secteurs de la vie économique et sociale.

Le Président de la Force du changement pense aussi que le programme du gouvernement et le budget adoptés par le parlement étaient tous les deux irréalistes et impossibles à réaliser. Pour lui, le Coronavirus donne une bonne excuse à l’exécutif national pour se dédouaner.

Josué Mfutila

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