Désignés par le chef de l’État pour piloter les fonds de la Caisse de solidarité nationale contre le COVID-19, les chefs des confessions religieux font volte-face. Ils refusent de gerer au quotidien les fonds publics conformément à leur statut.
Mgr Fridolin Ambongo, Sony Kafuta et consort indiquent que les modalités de cet accompagnement s’avèrent « incompatibles avec leur statut de chefs spirituels » et posent désormais des préalables pour mener à bien cette mission.
Comme préalables, les chefs de confessions religieux proposent la modification des ordonnances du Président de la République et suggèrent la création d’un conseil consultatif où ils ne se limiteront uniquement qu’à faire le suivi de la gestion de ces fonds et donneront leur avis au chef de l’État pour la bonne gestion des fonds et matériels récoltés.
Les chefs des confessions religieuses ont obtenu du chef de l’Etat, la modification de ses ordonnances sur leurs rôles au fonds national de solidarité contre le coronavirus (FNSCC). Il est d’après eux, nécessaire de garder leur statut de clergés. Les deux parties se sont rencontrées une nouvelle fois jeudi à la Cité de la N’sele.
« Il s’agit des modalités pratiques de cet accompagnement. Donc, l’engagement des chefs des confessions religieuses reste là, ils n’ont pas démissionné, ils ont voulu simplement solliciter une modification de certaines dispositions pour que cet accompagnement corresponde à leur statut de clergé », a déclaré ce vendredi Donatien Nshole.
Les chefs des confessions religieuses ne souhaitent pas également gérer les fonds collectés pour lutter contre le coronavirus. Ils suggèrent au président de la république de créer une structure qui va s’occuper de la gestion de fonds.
« Les chefs des confessions religieuses restent là, ou acceptent d’accompagner le pays dans la gestion de ces fonds, dans une structure de gestion qui est comme « mutatis mutandis » une sorte de conseil d’administration pour conseiller le chef de l’Etat. Pour ceux qui le savent, la CENCO par exemple, a un institut de microfinance IFOD, ce ne sont pas les évêques qui sont là au quotidien, ce sont les laïcs », a ajouté le prélat catholique.
D’après les chefs religieux, le FNSC va fonctionner durant toute la période d’État d’urgence sanitaire décrétée par Félix Tshisekedi le 24 mars dernier et qui a été prorogé. L’Etat, les entreprises publiques ou privées et les bailleurs de fonds vont alimenter le Fonds.
Cette prise de position des chefs religieux intervient seulement 24 heures après qu’ils aient été reçus à N’Sele par le Président de la République. Rien à mettre sous la dent au sortir de leur audience avec Félix Tshisekedi. Selon la presse presidentielle, il ne s’agissait que d’une réunion devant permettre aux intéressés à bien gérer la Caisse nationale de solidarité de lutte contre le Coronavirus.
Rachidi Mabandu Mikondo