Devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe qui a statué en chambre foraine dans le procès sur le détournement des fonds alloués aux travaux de 100 Jours du Président de la République, Vital Kamerhe, le principal prévenu a affirmé avoir découvert pour la première fois, lors de l’audience le visage de Muhima, son personnel à la présidence de la République en charge de import et export, « qu’il a lui-même envoyé à Dar-es Salam pour dédouanement des matériels destinés à la construction des maisons préfabriquées pour policiers et militaires ».
« Vous savez que Muhima, je le connais de nom », répond Vital Kamerhe à la question lui posée par le Président a.i du TGI, « C’est aujourd’hui que j’ai découvert son visage. J’étais étonné puisque je demandais à tout le monde, si Jeannot était déjà là », a-t-il ajouté.
Le Président de l’Union pour la Nation Congolais a fait remarquer à la justice les innovations qu’il a apportées dans la gestion du personnel à la présidence de la République, dès sa nomination en tant que Directeur de cabinet de Félix Tshisekedi.
« L’administration que moi j’ai instaurée à la présidence de la République ne consiste plus à recevoir les agents dans les bureaux. Tout se passe par les annotations sur les documents. Par exemple, le document du gouvernement, j’ai écrit au comptable à transférer vite chez Monsieur Muhima, chargé de la logistique pour accélérer les démarches. », a-t-il renchéri.
Le présumé révèle à l’intention de la justice que cette annotation dans le cas de Muhima existe.
« Je ne touche pas à l’argent, je n’ai jamais fait de transfert pour Jeannot Muhima, chacun fait son travail et moi, c’est le cahier des charges qui m’intéresse », a-t-il renseigné.
Bien avant cela, Muhima avait affirmé avoir été envoyé en Tanzanie par Kamerhe pour le dédouanement des matériels des maisons préfabriquées.
Devant le juge, ce prévenu reconnaît avoir participé dans ce dossier dans le cadre du dédouanement. « Ma hiérarchie c’est-à-dire le Directeur de cabinet Vital Kamerhe m’a demandé d’aller prendre ces conteneurs à Dar-Es-Salam pour le compte du Libanais Sammih Jammal ».
Jeannot Muhima, le responsable import-export de la présidence, affirme qu’il n’a pas pu ramener tout le colis comme prévu parce que le budget de 1 154 000 dollars américains lui donnés pour cette mission étaient insuffisants.
De son côté, le libanais Jammal a également affirmé ne pas connaître Vital Kamerhe qui, à son tour a aussi dit ne pas connaître le libanais.
« J’ai rencontré beaucoup de gens…je vais le connaître à quel titre? », a indiqué Kamerhe.
Au regard de ce qui précède, des analystes s’interrogent s’il ne s’agirait pas d’un procès des inconnus.
Josué Mfutila