La Gecamines est de nouveau citée dans un dossier compromettant d’argent. Un panel des Organisations non gouvernementales réunies dans la campagne dénommée “Le Congo n’est Pas à Vendre” alerte la justice sur un possible versement d’un montant de 150 millions USD au milliardaire israélien Dan Getler qui est sous sanction américaine. Cet argent rentre dans le paiement de Glencore à la Gécamines.
Dans un communiqué publié ce mercredi 01 juillet 2020 et parvenu à ACTU7.CD, « Congo n’est pas à vendre » rappelle que depuis plusieurs mois, la justice congolaise a ordonné à la société minière Kamoto Copper Company (KCC), une filiale de Glencore, de suspendre un paiement de $150 millions à la Gécamines suite à un nouveau contrat signé en décembre 2019.
Mais aujourd’hui “Il existe un risque que cet argent soit transféré à Dan Gertler et ses sociétés qui réclament le remboursement d’un prêt antérieur consenti à la Gécamines”, s’inquiète ce collectif.
Pour ces ONG, l’homme d’affaires israélien est placé sous sanctions américaines depuis décembre 2017 pour “avoir amassé une fortune estimée à des centaines de millions de dollars grâce à des opérations minières et pétrolières opaques et corrompues en RDC”
Voilà qui pousse la campagne « Le Congo n’est pas à vendre » à appeler la justice, le gouvernement et le Parlement congolais à veiller à ce que cet argent ne soit pas destiné à un individu sanctionné, et qu’il soit véritablement utilisé pour les objectifs de relance de la Gécamines.
Dans la province de l’ex-Katanga, plusieurs grandes multinationales ayant fait affaire avec Dan Getler afin d’acquérir des concessions minières font aujourd’hui face à des enquêtes pénales pour soupçons de corruption. Le mois dernier, la justice suisse a ouvert une enquête contre Glencore sur ses agissements au Congo.
Glencore est également sous enquête aux État-Unis ainsi qu’au Royaume-Uni. Sa filière Katanga Mining Ltd, détentrice de KCC, a reçu une amende au Canada pour avoir omis, entre autres, de divulguer les détails de ses relations avec Gertler.
Les réactions fusent de partout. Pour l’activiste Freddy Kasongo, Secrétaire Exécutif de l’OEARSE. « Il est aussi essentiel qu’une enquête soit ouverte sur le rôle joué par la Gécamines et ses dirigeants ayant pu bénéficier de ces deals ».
C’est seulement fin 2019 que la justice congolaise a ouvert une enquête sur les affaires de Gertler et de la Gécamines au Congo, notamment relative à « l’affaire des 128 millions d’euros ».
Pourtant la Gécamines s’apprête au même moment à recevoir $150 millions de la part de KCC pour un nouvel accord sur des droits de terre à Kolwezi. “C’est le plus grand montant qui est dû à la Gécamines depuis l’accès au pouvoir du nouveau Président Tshisekedi, et elle en a grandement besoin pour sa relance”. insiste la campagne “le Congo n’est pas à vendre”.
Bajika Édouard