Un groupe d’individus au service des opérateurs de télécommunciation s’agite tambour battant pour les défendre et ne baissent pas les bras. Certains médias avides d’argent acceptent de soutenir ces intérêts au détriment de la régulation du secteur.
Les opérateurs de télécommunication refusent l’assainissement des réseaux que veut opérer l’Etat au profit des Congolais à travers le Registre des Appareils Mobiles (ou RAM). Le RAM représente pourtant une avancée majeure pour la RDC qui était encore à la traîne dans le domaine de la certification des appareils mobiles. Recommandé par les Nations unies, la technologie utilisée par le RAM (le système CEIR (Central Electronic Identity Register)) est déjà présente dans de nombreux pays dans le monde et en Afrique.
Mais pourquoi y a-t-il autant d’agitation ? Les motivations des opérateurs de télécommunication reposent selon nous sur trois points principaux.
Transparence
Le RAM permettra de connaître le nombre exact des téléphones connectés auprès de chacun des opérateurs télécoms. L’aversion des opérateurs par rapport au RAM s’explique à la lumière de ce relevé précis dont disposeront les autorités congolaises quant au nombre exact des abonnés de chacun. Est-ce que les opérateurs télécoms auraient quelque chose à cacher ?
Vente de téléphones
Les deux objectifs principaux du RAM, rappelons-le, sont la lutte contre le contrefaçon et la la lutte contre le vol via le blocage des appareils volés.
Grâce au RAM, la durée de vie moyenne des téléphones connectés sur les réseaux congolais va sensiblement augmenter, dès lors que le vol de téléphones est rendu inutile et les téléphones contrefaits (dont la durée de vie est nettement inférieure) seront déconnectés des réseaux.
Les opérateurs, également vendeurs importants de téléphones, ne vendraient-ils que des téléphones authentiques ?
Indépendance
L’instauration du RAM renforce le rôle de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunication en tant qu’arbitre du secteur des télécommunications, puisqu’elle sera souveraine dans la gestion du RAM, tant pour ce qui concerne la déconnexion des appareils contrefaits que le blocage des appareils volés.
Les opérateurs ont avancé des solutions alternatives où ils resteraient maîtres de décider quel appareil bloquer ou désactiver. Etre à la fois joueur et arbitre, est-ce la règle du jeu que les opérateurs souhaitent imposer ?
Le Ministre des PT&NTIC, Augustin Kibassa, avec le RAM, ambitionne de poser les jalons de la modernisation du secteur des télécommunications. Après des années d’immobilisme, ne serait-il pas temps de faire confiance à nos Ministres pour mener le Congo dans l’ère digitale ?