Plus de peur que de mal. La justice congolaise a, enfin, levé la censure sur la chanson « Mama Yemo » dont la diffusion est autorisée à être jouée sur la place publique. Une autorisation obtenue sans non peine. Son auteur, Le Karmapa, s’est présenté le mercredi 30 septembre devant le magistrat suite à une convocation établie en son encontre. Il s’avère que l’artiste s’est bien défendu sur ce dont la justice lui a reproché au sujet de cet opus.
« Mama Yemo », la chanson controversée qui met à nu certaines pratiques observées dans le chef de médecins oeuvrant dans cet établissement hospitalier de référence de Kinshasa, a été interdite de diffusion suite à une plainte du Médecin directeur de cet hôpital général. Pour lui, l’artiste ternit l’image ou fait la contre publicité de cet office public. Non seulement, Le Karmapa étale au public la saleté, la vétusté de ses installations…. « Rien et rien ne marche à Mama Yemo », dit Le Karmapa dans ce chef d’oeuvre au rythme de l »OK Jazz de Franco Luambo Makiadi.
La censure, par la justice, de « Mama Yemo » a provoqué un tollé général dans l’opinion. Mélomanes, musiciens, politiciens, société civile…sont restés unanimes quand au bien-fondé de la chanson. Bon nombre de Congolais sont montés au créneau pour fustiger la décision de la commission de censure qui empêche un opus susceptible d’éveiller les consciences par rapport aux réalités notoires de l’Hôpital général de référence de Kinshasa (HGRK) que Le Karmapa considère comme un « mouroir ».
Dans le commun des mortels des Congolais, « Le pouvoir public devrait plutôt penser à améliorer ce qui ne va pas à l’HGRK au lieu de censurer l’artiste qui, du reste, ne fait que dire tout haut ce que chacun de nous constate ». Pour d’autres, la commission de censure justifie son existence à travers une oeuvre interpelatrice en lieu et place d’apposer son véto sur d’autres chansons en vogue
qui ne respectent pas les moeurs.
Rachidi Mabandu