Le premier gouverneur de la province de l’Ituri est revenu, ce 11 janvier sur la situation qui prévaut dans la ville de Bunia, (chef-lieu de cette province) et ses environs. Pour Abdallah Pene Mbaka, cette situation caractérisée notamment par l’activisme des miliciens et des coups de feu tirés dans les quartiers par les soldats ne « rassure plus ».
Au cours d’un entretien accordé à ACTU7.CD ce 11 janvier, ce notable appelle les responsables de l’armée à « moraliser » les militaires qui, selon lui, « semblent avoir un problème ».
« (…) Ce qui se passe à Bunia n’est pas bon et ne rassure plus. Les hommes de troupes semblent avoir un problème. Ils doivent être moralisés (…) Il ne se passe plus une nuit sans qu’ils tirent. Le matin, aucune explication plausible. J’invite les autorités à doubler de vigilance, à organiser des causeries morales avec les différentes unités (…) », suggère-t-il.
Par ailleurs, l’ancien gouverneur met en garde la population de l’Ituri contre « la communautarisation des problèmes sécuritaires liés aux groupes armés » car cela « complique le système de défense ». La population doit « aider les hommes de troupes à nous sécuriser », a-t-il indiqué.
Enfin, l’ancien député national élu de Mambasa appelle les autorités compétentes à resoudre les problèmes sociaux des militaires et à sanctionner les militaires indisciplinés.
« (…) Les militaires incontrôlés doivent être condamnés car les actes qu’ils commettent sont punissables. Mais au-delà de tout, les autorités politiques et administratives doivent résoudre les problèmes sociaux des hommes en uniforme, s’il y en a (…) », conclut-il.
La situation sécuritaire dans la ville de Bunia et ses environs est devenue très préoccupante depuis 4 jours. Les miliciens « Chini Ya Kilima » accentuent la pression avec des attaques dans les quartiers périphériques tandis que dans la ville, des tirs nourris sont fréquemment entendus dans certains quartiers. Une psychose règne dans la ville qui fait aussi face à un afflux de déplacés venant de différents villages attaqués par les rebelles.
Andy Kambale Matuku