Gestion des ressources forestières : une structure dénonce la manipulation et la politisation par Greenpeace des questions techniques et administratives

 

Dans une mise au point faite à l’issue de son point de presse le week-end dernier, la Société Civile Environnementale (SCE) dénonce la manipulation et la politisation des questions techniques et administratives liées à la gestion des ressources forestières en République Démocratique du Congo.

Au cours de ce point de presse, cette frange de la société civile exerçant l’expertise dans le domaine de l’environnement constate « amèrement » que Greenpeace a souligné des oppositions sur les attributions des concessions forestières par le ministère de l’environnement et du développement durable en évoquant la violation du moratoire, la violation des règles de forme, l’excès de pouvoir, bref l’illégalité de l’acte posé par le ministère précité.

Alors que, pour la société civile environnementale le ministère de l’environnement a aussi fourni des arguments justifiant ces décisions.


En effet, elle qualifie de hâtive, solitaire, unilatérale et précipitée la position de Greenpeace qui « viole les règles de solidarité devant caractériser la société civile dans sa variété et diversifiée.

« Ce domaine étant multi-acteurs, il est important de tenir compte des avis de toutes les parties prenantes impliquées dans la gestion des ressources forestières en RDC. Ce que devrait faire Greenpeace, c’était d’intéresser d’autres structures et organisations de la société civile, de les associer aux enquêtes afin d’arriver à des conclusions unanimes ou participatives », a suggéré la SCE.

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Elle rappelle à Greenpeace et d’autres partenaires de la société civile exerçant l’expertise dans le domaine de l’environnement que nul n’a la maîtrise « de notre pays que nous-mêmes organisations locales et n’encourageons pas des accusations gratuites, précipitées, non consultées et non documentées qui frisent l’acharnement mettant ainsi les communautés en position fragile au regard de leurs droits et intérêts ».

Dans ses conclusions, Greenpeace avait dénoncé la violation du moratoire dans l’acte posé par le ministère de l’environnement, mais pour la société civile environnementale, on ne peut pas confondre la violation du moratoire à la réattribution des concessions forestières étant donné que « juridiquement et techniquement, la violation du moratoire concerne l’attribution des nouvelles concessions forestières tandis que dans le cas d’espèces, nous sommes face à une réattribution qui porte sur des anciennes concessions existantes et mal exploitées (cfr. Décret 05/116 du 24 octobre 2005 fixant les modalités de conversion des anciens titres et portant extension du moratoire en matière d’octroi des titres d’exploitations forestières, la loi n°001/2002 du 29 août 2002 portant code forestier en RDC) ».

Concernant la réattribution des anciens titres, elle insiste sur la nécessité de veiller sur le respect des droits traditionnels et coutumiers des communautés riveraines. Elle recomande à la société civile Groupe Service de prendre toutes les dispositions afin de garantir dans le cas précis les droits acquis conformément à l’article 89 du code forestier.

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« Nous soulignons qu’à ce stade rien n’indique qu’il y a non pris en compte par le nouveau concessionnaire de ces droits acquis. Et s’agissant des superficies des concessions reattribuées, il est important de se baser sur les données des services techniques du ministère, notamment la DGF et la DIAF », soutient la société civile Environnementale, avant d’arriver à la conclusion, « qu’à ce jour aucun rapport n’a été produit sur ces faits cela nécessitant donc une contre vérification par la société civile en vue de tirer au claire la situation sur terrain ».

À la longue, la société civile Environnementale estime qu’il sera nécessaire de voir l’implication de toute l’administration forestière en vue de dégager les responsabilités à tous les niveaux et soutient un dialogue franc et sincère avec les partenaires financiers et techniques ainsi que les ministères sectoriels et ses services techniques pour bien relever le défi d’une gestion durable « de nos ressources naturelles pour l’intérêt des communautés locales et peuples autochtones pygmées ».

Josué Mfutila

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