Présidence : Eric Nyindu, Patricia Nzinga…la diaspora envahit le service de communication et presse de Tshisekedi

 

Faudra-t-il être né à l’étranger ou avoir vécu longtemps hors des frontières nationales pour prester à la Direction de communication et presse à la Présidence de la République ? C’est ce que « malheureusement l’on constate au vu de la dernière mise en place effectuée par Félix Tshisekedi ». Le chef de l’État a, une fois de plus, recouru à l’expertise venue d’ailleurs pour renforcer son image à travers les médias, faisant ainsi fi des spécialistes locaux.

On le savait depuis quelques semaines que c’est Eric Nyindu qui avait pris la place de Luakabuanga à la communication et presse. Car C’est d’ailleurs ce qui s’est confirmé le vendredi 2 avril avec la remise et reprise entre le responsable sortant et entrant. La grande surprise de la journée était la présence d’une certaine Patricia Nzinga (sur la photo d’illustration) à cette cérémonie.

Information prise, Patricia Nzinga n’est autre que l’une des collaboratrices d’Eric Nyindu ramenée de l’Europe. Elle fait donc partie de l’équipe de communication et presse du Président de la République quand bien même sa vraie fonction n’est pas encore officiellement révélée. Une diaspora de plus dans un compartiment où les compétentes locales pouvaient faire l’affaire, estime-t-on.


Mais bien avant la cérémonie de remise et reprise, ça chuchotait à la Présidence : Eric Nyindu n’est pas venu seul pour épauler Félix Tshisekedi. Cet ancien journaliste de TV5 et VOA s’est emmené avec toute une équipe. L’alerte est partie des « parlementaires debout » de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Au fait, les militants du parti présidentiel n’ont pas apprécié que le Président de la République recoure à chaque fois aux Congolais de la diaspora pour donner du travail à la Présidence de la République comme si aucune valeur n’était détectée sur place au pays.

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Professionnellement parlant, c’est comme si Félix Tshisekedi ne fait jamais confiance aux journalistes évoluant sur place au pays. La preuve, le successeur de Joseph Kabila n’a jamais accordé une interview à la presse locale même sous format d’une conférence de presse. C’est à l’extérieur qu’il se prête volontier à répondre aux préoccupations des médias pour des questions pourtant internes. Quitte aux journalistes locaux de traiter en second lieu ses interventions pour en faire un large écho sur le plan national.

Un casting qui laisse entrevoir un manque de considération de la presse nationale. La conférence de presse tant attendue et qui n’a jamais été organisée en est une parfaite illustration. Laissés pour compte et lésés, les journalistes en activité sur place au pays se sentent également marginalisés. Bien plus. Comment continuer à relayer à longueur de journée des activités d’ « un Président qui s’intéresse de moins en moins en nous ? « . Des langues commencent à se délier dans la corporation. Beaucoup de chevaliers de la plume craignent de subir la loi de leurs confrères venus d’ailleurs.

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Tous ne comprennent pas comment et pourquoi Félix Tshisekedi, candidat à la Présidentielle du 30 décembre 2018 qui s’est servi des journalistes locaux tout au long de sa campagne et parfois dans des conditions inacceptables, peut changer le fusil d’épaule dès sa prise des fonctions en tant que premier citoyen du pays. Des interrogations ne cessent de pleuvoir parmi les professionnels des médias locaux. Bien qu’aucune ne semble atterrir aux oreilles du nouveau Raïs.

Rachidi Mabandu

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