CENI : « je vais fédérer toutes les parties prenantes au processus électoral de 2023 autour d’un idéal démocratique dont le Congo a besoin » (Jean-Bonheur Kongolo, Candidat)

 

Candidat à la succession de Corneille Nangaa, Jean-Bonheur Kongolo dit détenir le levier pour fédérer toutes les parties prenantes au processus électoral de 2023 autour d’un idéal démocratique dont la République Démocratique du Congo (RDC) a besoin. Porté par les confessions religieuses, ce membre de la société civile est un activiste de la gouvernance électorale, des droits de l’homme et appui institutionnel, fort d’une expérience professionnelle de 14 ans dans les institutions internationales « crédibles » dans le pays et Afrique. Au cours d’une interview exclusive accordée à ACTU7.CD, Jean-Bonheur Kongolo (JBK) qui appuie les réformes électorales en cours, promet de relever les défis de la dignité, de l’appropriation de la démocratie par les congolais, le défi des élections transparentes et apaisées à tous les niveaux ainsi que d’une gestion de la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) à la hauteur de ses ambitions démocratiques, une fois élu.

ACTU7 : L’Assemblée Nationale se penche depuis mars sur matières liées à la gouvernance électorale. L’adoption de la proposition de loi sur l’organisation de la CENI initiée par le Député National Christophe Lutundula en est une preuve. Comment appréciez-vous les réformes entreprises par la chambre basse du parlement ?

JBK : Il est vrai qu’il y a eu beaucoup de rapports des missions d’observation qui ont soulevé des préoccupations importantes qu’il fallait nécessairement résoudre avant 2023. Ça ne pouvait qu’arriver à des réformes. La décision de l’Assemblée Nationale de mettre dans son agenda de mars ces réformes est très importante.


ACTU7 : Dans toutes ces réformes, laquelle peut-être est prioritaire ?

JBK : Nous aimerions que les réformes liées à la gouvernance de la CENI soient priorisées, parce qu’il fallait renouveler les animateurs de la CENI, afin de leur donner le temps de travailler avant de continuer la suite des réformes.

ACTU7 : Constitutionnellement parlant, 2 ans nous séparent de prochaines élections. Est-il possible d’avoir une CENI totalement réformée avant 2023 ?

JBK : Il y a des réformes qui seront réalisées à long terme et d’autres à court terme. L’idéal c’est de ne pas piétiner l’ordre constitutionnel. Raison pour laquelle tout le monde est d’accord que nous puissions privilégier d’abord les réformes à court terme et les réformes à long terme seront réalisées plutard.

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ACTU7 : Qu’entendez-vous par réformes à court terme et à long terme ?

JBK : Toutes les réformes qui touchent à la constitution ne peuvent pas être à l’ordre du jour pendant cette législature. Il y a par exemple, des articles qui nécessitent le référendum et dont la révision nécessite l’approbation du souverain primaire.

ACTU7 : Dans ce même ordre d’idées, vous pensez qu’il y a des réformes qui doivent être réalisées en toute urgence ?

JBK : Bien sûr ! la loi électorale par exemple, necessite qu’elle soit réformée mais aussi la loi organique sur la CENI.

ACTU7 : La question du remplacement de Corneille Nangaa refait surface. Gardez-vous toujours vos ambitions de diriger la CENI?

JBK : Bien sûr ! je reste candidat à la succession de Corneille Nangaa. Les Confessions religieuses m’ont porté comme candidat et l’examen des dossiers que j’ai déposés est en cours.

ACTU7 : Une fois à la tête de la CENI, quelles seront vos premières actions ?

JBK : Nous devons relever les défis de la dignité, de l’appropriation de notre démocratie, le défi des élections transparentes et apaisées ainsi que d’une gestion de la CENI qui sera à la hauteur de ses ambitions démocratiques.

ACTU7 : Qu’est ce qui pousserait les chefs des Confessions religieuses à vous porter à la tête de la centrale électorale ?

JBK : J’ai 14 ans d’expérience professionnelle en matière de la gouvernance électorale, des droits de l’homme et appui institutionnel auprès des institutions internationales crédibles basées en RDC et en Afrique, mais aussi j’ai une personnalité qui n’est pas conflictuelle. J’ai les atouts que ça soit à compétences professionnelles ou en réseaux des animateurs, sur le plan politique, société civile et la communauté internationale. Et j’ai la possibilité de fédérer toutes ces parties prenantes au processus électoral de 2023 autour d’un idéal démocratique dont le Congo a besoin.

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ACTU7 : La gestion de la CENI par Corneille Nangaa était-elle satisfaisante ?

JBK : Il ne faut pas qu’on amène la gestion de la CENI comme une compétition politique. Le problème c’est d’analyser les forces et faiblesses de la CENI contenues dans le rapport que mon prédécesseur, au cas où je suis élu à la CENI, a défendu devant la représentation nationale. Je pense que cela peut être considéré comme un agenda pour faciliter les réformes en cours afin d’arriver à la modernisation de notre institution d’appui à la démocratie.

ACTU7 : Quelles sont les forces et faiblesses tirez-vous de ce rapport ?

JBK : La CENI, c’est la continuité des institutions. Chacun sert selon son mandat et chacun améliore sa gestion selon le rapport de son prédécesseur en appliquant les recommandations. Corneille Nangaa a servi tandis que moi je vais servir en tenant compte de ses faiblesses et de ses forces afin de consolider les acquis.

ACTU7 : Quels sont les acquis de la gestion de Corneille Nangaa ?

JBK : Corneille Nangaa a ramené une innovation durant sa gestion : la machine à voter, c’est lui. C’est lui qui a organisé la première élection qui nous amène à l’alternance où il n’y a pas eu des violences post-électorales comme en 2011. Il nous a laissé aussi une dynamique de femmes candidates qui aspirent à devenir des élus demain. Ce sont des acquis qu’il faut consolider.

ACTU7 : Comment pensez-vous alors consolider ces acquis jusqu’en 2023 ?

JBK : Traiter toutes les questions pertinentes avec toutes les parties prenantes au processus électoral de 2023 dans la transparence, dans la convivialité, ensuite s’assurer de la révision de la cartographie électorale pour que l’enrôlement des électeurs, surtout avec les nouveaux majeurs soit fait de manière rationnelle. Je dois m’assurer aussi que la nouvelle loi électorale prenne en compte le quotas de la femme en respectant l’article 14 de la constitution.

ACTU7 : Élections en 2023, c’est possible ?

JBK : C’est une exigeance constitutionnelle à laquelle il faut répondre.

Interview réalisée par Josué Mfutila

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