L’activiste politique Christian Shauri, arrêté lors de la marche de soutien à la motion de censure votée contre le Gouvernement provincial de l’Ituri le 21 avril 2021, a été formellement inculpé pour « diffamation et désobéissance civile ».
Après avoir passé 48 heures dans les locaux de la Police d’Investigation criminelle, Christian Shauri a été conduit au parquet militaire vendredi 23 avril. Dans la même soirée, il a été conduit à la prison centrale de Bunia où il se trouve jusque maintenant. Il affirme avoir « été torturé » sur « ordre » de certaines autorités.
« Deux infractions m’ont été reprochées : la désobéissance civile et la diffamation. D’autre part, les photocopies des captures d’écran des écrits m’imputés dans les réseaux sociaux, dont j’ignore la source et l’auteur, étaient versés dans mon dossier.
A mon arrivée, j’ai été torturé (…) J’ai perdu ma connaissance (…) Après avoir fait 48 heures, les OPJ (officiers de la police judiciaire) de PIC (police d’investigation criminelle) ont jugé utile de me transférer à L’Auditorat Militaire de Bunia, le vendredi 23 avril 2021 où le soir (…) j’étais conduit à la prison centrale de Bunia. Il n’y avait pas des faits militaires qui m’ont été reprochés par cette police », raconte-t-il dans une lettre adressée au Président de la République dont une copie est parvenue à ACTU7.CD.
Demandant l’implication personnelle du Chef de l’État pour sa libération, Christian Shauri continue à penser que son incarcération est une « une cabale montée » par le Gouverneur Bamanisa pour « nuire à sa personne ». Pour lui, « ceci constitue, non seulement un acharnement politique contre ma personne, mais aussi une instrumentalisation de la justice et tous les services de sécurité pour intimider et faire peur à tous ceux qui ne partagent pas les mêmes opinions avec lui ».
Se disant « victime » de ses prises d’opinion face au Gouvernement Bamanisa, Christian Shauri révèle que dans la nuit du 22 au 23 avril 2021, des hommes non autrement identifiés ont attaqué sa résidence. Son véhicule a été endommagé. Et sur cette question, la réaction des autorités provinciales se fait toujours attendre.
Andy Kambale Matuku