Sud-Kivu : Un véritable capharnaüm (Tribune)

 

Le capharnaüm dont a parlé le Président de la République dans sa dernière vidéo faisait allusion à la province du Sud-Kivu, le tohu-bohu en question est bel et bien le théâtre politique auquel on assiste dans la ville de Bukavu.

Comment comprendre qu’un petit bureau urbain d’une certaine société civile se permette de donner un ultimatum à un bureau définitif de l’Assemblée provinciale ?

De qui se moque t-on ? 5 à 6 garçons, sans aucune assise populaire, se tape le luxe de menacer toute une Assemblée des élus provinciaux ? Que représente ce petit bureau dans cette ville ?


Il n’y a pas longtemps, nous avons assisté au revirement d’un autre petit groupe des soient-disant « jeunes pétitionnaires » qui menaçaient de mobiliser le monde entier dans les rues de Bukavu si et seulement si leurs revendications n’étaient pas respectées.

On n’a jamais vu cette foule là. Un autre petit groupe des désœuvrés Kinois avaient promis de mener des actions de grande envergure à Bukavu. On les attend, jusqu’à ce jour. Ils sont portés disparus, car les fonds de la campagne de déstabilisation sont
épuisés.

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Les gens pensent que se réclamer de la Société civile donne à quelqu’un le luxe de raconter n’importe quoi. La Société Civile, c’est moi, c’est toi, c’est nous. Qui de nous vous donne le droit de parler à notre nom ? Si vous prétendez parler à notre nom, les Députés provinciaux parlent au nom de qui ? S’il vous plaît, arrêtez ces blagues. Nous avons suivi le dimanche dernier sur radio Maendeleo, au cours de l’émission Paix & Développement, une partie de cette Société civile responsable, qui pense plus à la stabilité des institutions qu’aux balivernes.

Ces jeunes ont prêché la cohabitation des institutions, leur stabilisation, gages du développement. Voilà des propos responsables.

Le Chef de l’État, dans sa dernière sortie médiatique, nous rappelle que ce « tohu-bohu  » constitue un frein aux efforts de développement déjà entrepris pour le pays. Il ajoute ceci : « Les provinces ne peuvent se développer que si elles sont stables, surtout celles dans lesquelles on assiste encore à l’insécurité et à la violence « . N’est-ce pas du Sud-Kivu qu’il parlait ?

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Comment expliquer ce désordre qui s’observe actuellement au bureau de la coordination de la Société civile ? Nous connaissons les hommes qui animent cette branche. Nous connaissons les rivalités internes et les dissensions entre ses animateurs. De qui se moque-t-on ? Depuis quand un bureau urbain s’occupe de l’Assemblée provinciale et de l’Exécutif provincial ? Voulez-vous, Messieurs, que l’on porte à la place publique vos problèmes internes ?

La province du Sud-Kivu a des défis énormes à relever ces temps-ci. Nous devrions tous nous mettre ensemble pour y faire face et non privilégier nos petits intérêts égoïstes.
Ce n’est pas parce que certains médias vous invitent deux fois dans une émission politique que vous devenez un leader. Non, détrompez vous, la population n’a pas besoin de ce tohu-bohu. L’ heure est au travail. La guerre est à nos portes, et nous, nous sommes dans la distraction.

Mwalimu Isaac Machumu
Analyste politique et penseur libre du Sud-Kivu

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