Au lendemain de la publication de l’arrêté du Gouverneur du Sud-Kivu fixant les frais scolaires des écoles maternelles et secondaires publiques, les parents se sont révoltés. Ils s’indignent de la somme qu’ils jugent «exorbitante» exigée, soit jusqu’à quatre-vingt-dix (90) dollars par trimestre, « en cette période où la majorité de familles vivent au taux du jour ».
Certains parents interrogés ce mercredi 17 novembre 2021 estiment que cette décision met en danger l’éducation des enfants du fait que nombreux sont ceux qui ne peuvent pas supporter ces frais. Et pire encore, ceux qui font étudier plus de deux (2) enfants seront tentés d’abandonner et ainsi livrer leurs enfants à d’autres activités.
« Nonante dollars en cette période est une grosse somme d’argent. Avant, on payait 40$ par trimestre, mais c’était toujours difficile, imaginez avec 90$ ! Ça ne peut qu’être bien pire ! Avec cette décision, certains enfants seront exclus du chemin de l’école », clament-ils.
Ces derniers demandent au Gouverneur de revoir sa décision afin de redescendre sur terrain et palper du doigt la réalité congolaise en général et celle du Sud-Kivu en particulier.
De son côté, le mouvement citoyen « Ça suffit », à travers une déclaration rendue publique ce mercredi 17 novembre 2021 et signée par Jean-Luc, condamne ce qu’il qualifie de dysfonctionnement dans le secteur éducatif.
« C’est un arrêté qui ne reflète pas les réalités de la province (…) Aujourd’hui, le parent est déçu puisqu’il pensait que l’État allait l’épauler, mais nous nous rendons compte que l’arrêté vient mettre tous les fardeaux au dos de ce dernier (…) Ce n’est pas raisonnable puisque il y a des chefs d’établissement qui vont sauter sur l’occasion d’autant plus que certaines écoles étaient à 5$, mais aujourd’hui sans vergogne ils élèveront les frais à 60$ voire 90$», a-t-il fait savoir.
Dans son arrêté signé lundi 15 novembre et rendu public mardi 16 novembre 2021, le Gouverneur Theo Ngwabije Kasi a fixé les frais d’appui au fonctionnement des écoles et aux besoins des enseignants au seuil le plus bas à trois (3) dollars et le plafond à quatre-vingt-dix (90) dollars par trimestre. D’où, un cumul de deux cents soixante-dix (270) par an au maximum et neuf (9) le minimum.
Ngaboyeka Pascal, à Bukavu