Violations des droits humains à Beni : 5 activistes demandent au Ministre des Droits humains d’arrêter et juger les coupables

 

La question des violations des droits humains par les éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) lors des manifestations ayant eu lieu dans le territoire et ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu, fait réagir au delà des limites administratives de ces entités.

Rappelant plusieurs « dérapages » imputés aux éléments de la PNC, cinq (5) activistes des droits humains basés dans les provinces de Lualaba et Sud-Kivu, viennent de porter l’affaire devant le Ministre national des droits humains et lui demandent d’agir pour mettre fin à ces pratiques.

« (…) En date du 08 avril 2021, les militants du mouvement citoyen Lutte pour le Changement, LUCHA Section de Beni, avaient organisé une manifestation publique pour décrire les massacres perpétrés contre des civils depuis plusieurs années (…) ils étaient brutalisés et réprimés sans pitié par les éléments de la Police Nationale Congolaise de la place. L’Honorable J. Baptiste Kasekwa avait réagi et donné certains détails des auteurs (…) Il est clair que ces policiers sont identifiables. Arrêtez et jugez-les (…) », lit-on dans ce document parvenu à ACTU7.CD.


Par ailleurs, ces activistes déplorent l’absence des enquêtes sur la répression d’un rassemblement d’élèves qui avaient campé dans la cour de la maire de Beni pour dénoncer l’insécurité qui perdure dans la région. Ils ont également exprimé leur indignation face au cas d’un activiste de la LUCHA, blessé par balle le 10 septembre 2021 et qui s’est vu amputé d’une jambe, le rendant totalement inapte.

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« (…) Un rassemblement des élèves à la mairie de Beni a été violemment réprimé, faisant plusieurs blessés. En lieu et place de sanctionner les auteurs, le Gouvernement congolais a délibérément nommé l’un des présumés responsable de ces bavures, Maire de la ville de Goma (…) En juin 2021, (…) Le Président de République, lors de la rencontre avec les couches sociales de la place, exprime son indignation face à ces violations (…) le 10 septembre de la même année, Monsieur Lafontaine Katsarughande, aussi militant de la LUCHA, s’est vu tiré d’une balle réelle dans la jambe, alors qu’il participait à une protestation populaire spontanée (…) le 21 septembre 2021, ce jeune homme s’est vu amputé de sa jambe, devenant ainsi handicapé physique pour la vie. Jusqu’aujourd’hui, aucune action judiciaire n’a été engagée pour punir les auteurs et toutes les démarches entreprises par les victimes pour obtenir une réparation, sont restées vaines », rappellent ces activistes.

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Face à cette situation qui « fait mal au cœur », et « étant dépourvus de moyens et pouvoir d’agir », les activistes s’en remettent au Ministre national des Droits humains pour arrêter les coupables, les déférer devant la justice et obtenir réparation pour les victimes.

« (…) Nous faisons recours à vos compétences et pouvoir d’agir, de promouvoir et défendre les droits humains; pour rappeler le Ministre national des Droits humains, et le Gouvernement congolais de revenir sur cette action inhumaine et déférer les présumés auteurs devant leur juge naturel pour qu’ils répondent de leurs actes (…) », écrivent Valet Chebujongo, Emmanuel Murhonyi, Léonard Zama, Cubaka Tombola et Mapendano David.

Des cas de violations des droits humains sont très souvent signalés lors des manifestations publiques en République Démocratique du Congo (RDC). La plupart des auteurs de ces actes sont soit les éléments de l’armée soit de la Police. Certaines personnes ont par ailleurs été tuées dans ces manifestations. C’est le cas de Rossy Mukendi (dont l’auteur du meurtre vient d’être condamné à la peine capitale), Deschades Kapanga et d’autres anonymes tués lors des manifestations exigeant la tenue des élections dans le délai constitutionnel en 2016.

Andy Kambale Matuku

 

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