L’Assemblée nationale a décidé d’envoyer au chômage le Ministre de l’Économie Jean-Marie Kalumba Yuma jugé “incompétent”, au regard de la tendance haussière des prix des biens et services sur l’ensemble du pays. Une déchéance qui porte les signatures de deux cents soixante-dix-sept (277) députés, alors que soixante-seize (76) ont essayé en vain de sauver la peau du Ministre par leur vote en sa faveur.
Seulement, l’on se pose la question suivante : Quel est ce secteur de la vie nationale qui se porte bien ? Cette interrogation vaut son pesant d’or. En RDC, tous les secteurs sont par terre, un secret pour aucun député national, sauf peut-être pour ceux qui préfèrent se prendre leurs vacances parlementaires en dehors du pays, très loin de leurs fiefs électoraux.
Dans le domaine de transport routier par exemple, la situation est sans appel. À Kinshasa, la grille tarifaire par trajet rendue publique depuis le 24 avril 2018 dans un arrêté signé par le Gouverneur de la ville d’alors André Kimbuta, et co-signé par les Ministres des Finances et du Transport de l’époque, est catégoriquement bafouée sous l’œil visiblement impuissant du Ministre sectoriel.
À en croire cet arrêté, qui fixe les prix selon les itinéraires et les types des moyens de transports utilisés, le Taxis bus empruntant les tronçons Marché central Kingasani ya Suka ou encore Kimbanseke sont fixés à 600 FC. Les taxis reviennent à 600 Fc ou 650 FC contre 500 FC selon les itinéraires. Le prix de taxi entre Lemba et le centre-ville est fixé à 1100 FC. Il en est de même pour les taxi centre-ville Masina sans fils. Mais sur terrain, c’est la désolation totale ! Il suffit, pour le chauffeur, de se réveiller de mauvaise humeur pour hausser même très sensiblement le coût du trajet, jusqu’à 2.000 FC, voire 3.000 FC. La pluie, les embouteillages et la tracasserie routière sont d’autres raisons évoquées par les chauffeurs pour justifier cette hausse de prix.
Les transports aérien, maritime et ferroviaire posent aussi problème
Aujourd’hui, le voyage interprovincial est devenu un vrai casse-tête. Il y a quelques jours seulement, des passagers se sont plaints de rester en attente depuis 11h à l’aéroport international de N’djili, d’un avion pour se rendre à Lubumbashi (Haut-Katanga) à 14h. C’est jusqu’à 16h30′ que la situation a été décantée. Un autre problème qui fâche, c’est le fait qu’il faut faire usage des muscles pour espérer se faire une place dans l’avion. C’est ce que l’on peut constater dans une vidéo devenue virale sur la toile où des congolais se heurtent devant un aéronef pour y accéder, pendant qu’un agent aéroportuaire essayait de mettre de l’ordre en procédant par l’appel nominal.
Que dire des naufrages à répétition dans les eaux de la RDC ? Là aussi, il y a un sérieux problème. De manière générale, les causes de ces naufrages sont la surcharge des embarcations, voire la vétusté de ces dernières. Un secteur visiblement laissé pour compte, car les passagers embarquent même dans les navires destinés à ne prendre que de la marchandise, le récent drame de Maluku en dit long.
La même réalité est aussi vécue dans le secteur ferroviaire. Ce qui reste encore fraîche dans l’esprit des congolais, c’est l’accident d’un train à Lubudi dans la province de Lualaba, qui a coûté la vie à au moins soixante-quize (75) personnes et cent vingt-cinq (125) blessés.
Au regard de ce tableau très sombre qui n’a d’ailleurs pas brossé toutes les réalités aussi mauvaises dans ce secteur, il y a lieu de se poser des questions sur ce que les députés nationaux attendent pour faire venir le Ministre des Transports, Voies de communication et des Désenclavements Chérubin Okende, pour présenter ses moyens à la population. Vivement son interpellation !
P.N