Affaire marchandisation des enseignements à l’ISAU : Les professeurs d’architecture cherchent-ils à semer le chaos ?

 

Dans une correspondance adressée au Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) il y a quelques jours, un groupe de 6 professeurs en architecture de l’ISAU (Institut Supérieur d’Architecture et d’Urbanisme) déplorent « la marchandisation des enseignements à l’ISAU ». « Sans mandat de la communauté toute entière de l’ISAU », ces enseignants ont dans leur note, élaborée « de manière unilatérale et derrière le dos de leurs collègues » dénoncé, « la gestion actuelle » de cet Alma mater, caractérisée selon ces professeurs par « la dégradation des enseignements, le surpeuplement, les nominations clientèlistes des membres du comité de gestion… ».

Se confiant à ACTU7.CD, les corps académique et scientifique de cette institution « relèvent l’impertinence de cette démarche et appelle ces enseignants à débattre de leurs divergences afin de trouver des solutions à l’interne ».

« C’est l’unique voie qui peut éviter à notre institut une situation de conflit susceptible de le plonger dans un dysfonctionnement regrettable », ont-ils écrit dans une lettre qu’ils ont, eux aussi, adressée au ministre de l’ESU Mohindo Nzangi, avec copie pour information au Président de la République et aux différents animateurs des institutions du pays.


Au sujet du surpeuplement, ces enseignants-architectes ont dit à Mohindo Nzangi que le nombre exact des étudiants inscrits à l’ISAU « est un secret-defence pour ne pas dévoiler les sommes colossales encaissées par le comité de gestion au titre de contribution des parents ».

« Comment peut-on dire que le nombre exact des étudiants ne sont pas connu alors que chaque section dispose des listes de ces étudiants », s’interroge le corps professoral de l’ISAU.

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Et de répliquer, « étant enseignants, ils ont les listes de différentes promotions de chaque section et peuvent bien faire la somme pour avoir le nombre exact ».

Nomination du comité de gestion de l’ISAU

Les corps académique et scientifique de l’ISAU rappellent au groupe de 6 professeurs architectes qui critique le nouveau comité de gestion de cette institution que « le mandat d’un directeur général est de 5 ans, une fois renouvelable, comme celui (le mandat) des autres membres du comité de gestion est de 4 ans une fois renouvelable.

Pour le cas échéant, « le Professeur ordinaire, René Mputu, a été reconduit après son 1er mandat de 5 ans… D’une part, vous demandez au ministre de démettre le comité de gestion en place et d’autres part, vous fustigez l’autorité du ministre en qualifiant ses nominations de clientèlistes », ont-ils fait savoir, après avoir relevé « des contradictions » dans la démarche de leurs collègues architectes.

S’agissant du contenu des enseignements qui selon le groupe de 6 « tend vers la géographisation doublée d’une théorisation peu justifiable », la communauté académique et scientifique de l’ISAU précise « qu’il n’y a qu’un seul professeur géographe qui dispense le cours de trafic urbain aux finalistes du second cycle et se demande si « lui seul peut influencer la géographisation des enseignements en architecture ».

Ils appellent les enseignants « révolutionnaires » à faire la part des choses.

« S’il y a des écroulements dans la ville de Kinshasa, ce n’est pas parce que les architectes sont mal formés, mais plutôt parce qu’ils travaillent à la place des autres. Si les architectes doivent construire, quel serait alors le rôle des Ingénieurs BTP? Que les architectes restent dans leur rôle de concevoir et laissent l’exécution des travaux aux Ingénieurs BTP », précise-t-il.

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Réforme des enseignements au système LMD…

Dans le mémorandum adressé au Ministre Muhindo Nzangi, le groupe de 6 appelle le ministre à
« restaurer les valeurs de l’ISAU ». Il ne s’agit pas seulement selon ce groupe de changer les animateurs mais aussi d’opérer des réformes en dotant les enseignements du système LMD.

Or, ce programme « a été aussi élaboré au sein de l’ISAU et a déjà été promulgué. À l’ISAU, ce programme est appliqué à la section pré-licence et sera appliqué aux sections architecture et urbanisme, l’année prochaine.

« Un appel était lancé à tous les enseignants par le bureau de section, fort malheureusement ces professeurs qui réclament aujourd’hui les réformes n’ont jamais répondu à cet appel. Nous pensons que le ministre ainsi que toute la communauté ont compris que c’est autre chose que ces enseignants cherchent, disons qu’ils veulent le chaos de cet Alma mater qui est un patrimoine de l’État et n’appartient pas à ces enseignants architectes », conclu le corps professoral.

Par ailleurs, les corps académique et scientifique de l’ISAU continuent à demander la réhabilitation du chef de section Architecture suspendu « de manière arbitraire et non fondée », après les scènes de revendications des étudiants qui réclamaient la finalisation des listes définitives au début du mois de mai.

Josué Mfutila

 

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