La société civile du territoire de Rutshuru n’a plus marché ce lundi 22 août 2022, jusqu’à Goma pour dénoncer l’inaction des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) face au groupe terroriste du M23 soutenu par le Rwanda, actif notamment dans la cité de Bunagana.
Cette annulation est intervenue après une rencontre entre les organisateurs de cette marche et le gouverneur de la province du Nord-Kivu au bureau dudit territoire, le dimanche dernier.
Le lieutenant-général Constant Ndima Kongba a indiqué qu’il est venu jusqu’à Rutshuru pour calmer la tension et démontrer que cette marche n’était pas opportune.
« La marche est annulée. Nous nous sommes adressés à nos compatriotes, ils nous ont compris. Vous savez, mettre toute une population sur la route de plus ou moins 75 km, avec tous les enfants et tout ce monde qui doivent se déplacer, comment ça va se passer ? Les organisateurs avaient-ils prévu les dispositifs de sécurité pour la population qui se déplace ? Est-ce qu’il y a des ambulances ? Est-ce qu’il y a de l’eau ? Est-ce qu’il y a de la nourriture ? On ne doit pas faire de cette façon. Moi, je crois, ils doivent patienter, voir leur armée à l’œuvre », a expliqué le dimanche, l’autorité provinciale du Nord-Kivu.
Les organisateurs de cette marche « ont accepté de l’annuler », précise-t-on. Le président de la coordination territoriale de la société civile à Rutshuru, Jean-Claude Bambaze dit être à moitié convaincu par les raisons avancées par le gouverneur, mais il se réjouit de sa présence dans la région pour venir écouter les habitants victimes de l’activisme du M23/RDF.
« Nous sommes à moitié convaincus parce qu’en premier lieu, au moins il a écouté les cris de détresse de ces populations, non seulement de Rutshuru en général, mais de déplacés en particulier. Et il est venu personnellement. C’est quand même un point fort que nous encourageons. Mais nous ne sommes pas convaincus parce qu’on attend le début des opérations qui permettront que nos déplacés rentrent chez eux », a-t-il déclaré.
L’armée congolaise a toujours accusé le Rwanda de soutenir les rebelles du M23. Ce que Kigali dément. Rébellion à domination tutsi vaincue en 2013 par Kinshasa, le M23 qui avait son QG à Bunagana, a repris les armes fin 2021, en reprochant aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants.
Ange Masika