Les premières conséquences de l’insécurité entretenue par les Forces Démocratiques Alliées (ADF) sur l’axe Mambasa-Komanda, dans la province de l’Ituri, se font déjà sentir dans la cité de Mambasa, à près de cent soixante (160) kilomètres au sud de Bunia. Entre rareté de certains produits de première nécessité et augmentation frénétique des prix, le pire reste à craindre.
Au marché central de Mambasa, Francine Mbambu est à la recherche d’un régime de bananes. Cette dame, mère de deux (2) enfants n’en croit pas à ses oreilles quand la vendeuse lui désigne un régime à quinze (15) mille francs.
« (…) Ce n’est pas possible (…) Il y a deux (2) semaines, le régime de cette taille s’achetait à près de 5 mille francs (…) Avec l’insécurité, les gens ont fuit les villages et les prix ont augmentés (…) Ça devient compliqué pour les familles si la situation sécuritaire perdure (…) », déclare-t-elle.
La tendance est la même auprès des vendeuses de cossettes de manioc. D’après plusieurs témoignages, « les mesures sont réduites depuis le début de l’arrivée des déplacés ». Une bassine qui coûtait dix (10) mille francs ne parvient plus à tenir la durée dans le foyer de Timothée Paluku, qui s’inquiète de l’enlisement de la situation. Ce cultivateur ayant son champ à environ onze (11) kilomètres à l’Est de Mambasa plaide pour le retour de la sécurité.
« (…) C’est terrible. Avant la crise j’achetais la mesure de dix (10) mille. Avec ça on passait presque deux (2) semaines (…) maintenant qu’on ne sait plus accéder à nos champs, on risque de mourir de faim. Que les autorités nous aident à chasser ces rebelles pour qu’on regagne nos champs(…) », a-t-il plaidé.
Certains habitants ayant assez des moyens se ravitaillent dans la localité de Some, à plus de vingt-six (26) kilomètres au sud de Mambasa. Mais la surprise est désagréable là bas aussi. Les prix ont galoppé et la nourriture se fait rare.
« (…) Au marché de Somé (…) il est difficile de trouver un bon régime de bananes à moins de 10 mille. Le riz et le haricot c’est au même prix que Mambasa (…).
« Avec cent (100) mille francs, hier au marché de Some , rien de grave ne m’a été apporté (…) », témoigne Rashidi Salimini, père de famille.
Tout le monde est unanime : si la sécurité ne revient pas vite sur l’axe Komanda-Mambasa et si la route Mambasa-Kisangani continue à se dégrader suite aux pluies abondantes, Mambasa risque de faire face à une crise alimentaire sans précédent.
Andy Kambale Matuku, à Mambasa