Les choses sont encore plus claires comme l’eau des roches. Rien ne va entre Martin Fayulu et Adolphe Muzito, tous deux (2) membres du présidium de la plateforme politique LAMUKA. Il suffit de suivre les déclarations du président du Nouvel Élan ce mardi, jour même de la passation du flambeau entre lui et le chef de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé) par le canal de leurs secrétaires généraux respectifs.
Depuis la province du Kwango lors d’une conférence de presse, l’ancien Premier ministre a déploré le fait, pour le candidat malheureux à la présidentielle de 2018, puisse intégrer LAMUKA dans le bloc patriotique sans le consulter. Pour lui, LAMUKA est devenu comme le groupe musical « Wenge ».
« Martin Fayulu a commencé à faire le “Wenge” en sa manière en me négligeant moi son frère, il a conçu le bloc patriotique sans que je ne sois informé (…) Moi, je n’ai pas rejeté quasiment le bloc patriotique. Je voulais plutôt que, comme les prêtres nous avaient réunis, on fasse une marche pour renforcer la lutte pour la vérité des urnes afin qu’il ait des réformes, et que la CENI soit neutre », a soutenu Adolphe Muzito.
La présence des hommes de Joseph Kabila, ancien président de la RDC, dans le bloc patriotique, c’est ce qui a constitué la pomme de discorde.
« Le bloc patriotique, c’est comme si on a dérailé LAMUKA. Pour moi, pas de bloc patriotique avec Kabila (…) Parce que l’ennemi de la vérité des urnes, c’est Kabila, c’est pourquoi j’avais refusé. Nous avions des difficultés à ce niveau-là. Mais puisque je tenais à LAMUKA, c’est pourquoi on avait quand-même continué », a-t-il renchéri.
Un autre élément qui a envenimé la situation, c’est les déclarations des adeptes de Martin Fayulu lors de son congrès, en juillet dernier, dans la ville de Kisangani, dans la province de la Tshopo.
« Au mois de juillet dernier, lorsqu’il [Martin Fayulu, ndlr] s’est rendu à Kisangani, il a organisé le congrès de son parti où on a relevé deux choses : la première, on l’a désigné candidat président de la République sans que je ne le sache. Je l’ai trouvé normal, car il peut l’être pour son parti et moi également, puis on allait se concerter pour retenir une candidature. Mais ses partisans disent que “tous ceux qui veulent être avec nous doivent accepter de soutenir la candidature de Martin Fayulu”, je l’ai trouvé louche. Et deuxièmement, ils disent que “celui qui veut être en alliance avec nous doit s’inscrire dans la logique de notre vision” », s’est indigné l’ancien chef du gouvernement.
Depuis plusieurs mois, les réunions du présidium de LAMUKA ne se tiennent plus. Des analystes politiques qui se sont exprimés sur cette question, pensent que cette coalition « n’est qu’une coquille vide ».
Patrick Nguwo