Alors que les officiels rwandais nient toute implication dans les violences qui sévissent au Nord-Kivu, notamment le soutien matériel et humain au Mouvement du 23 mars (M-23)qui se bat contre l’armée de la République démocratique du Congo depuis plusieurs mois dans cette partie, le président rwandais a « accepté d’exhorter » ces combattants ennemis de se retirer des localités conquises.
La révélation est contenue dans un communiqué émis ce vendredi 18 novembre 2022, par le bureau du facilitateur désigné par l’East Africa Community (EAC) dans la crise congolaise. À en croire ce communiqué, le président rwandais avait accepté de dire à ses hommes de cesser les violences et se retirer des localités sous leur contrôle au cours d’un entretien avec Uhuru Kenyatta, l’ancien président du Kenya.
« (…) Son excellence Kenyatta a, au cours d’un entretien avec le président Paul Kagame, plaidé pour la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et le président Paul Kagame a accepté d’accompagner le facilitateur pour exhorter le M-23 sur la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et sur le retrait des zones conquises (…) », écrit le bureau de l’ancien président Kenyan.
C’est donc clair que Kigali est le patron de la rébellion qui sévit dans la province du Nord-Kivu. Depuis la reprise des armes par cette rébellion défaite en 2013, les autorités congolaises ont collecté des preuves accablantes du soutien de son voisin aux rebelles. Ces preuves ont déjà été présentées aux organismes sous-régionaux de contrôle.
Andy Kambale Matuku