À l’initiative de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), l’appel à la marche pacifique contre la balkanisation de la RDC a été un grand succès. Dimanche 04 décembre, de nombreux fidèles de l’Eglise catholique romaine en République Démocratique du Congo ont pris d’assaut les grandes avenues des villes et villages du pays.
Pour tous les chrétiens dans les différents diocèses du pays, leurs revendications restent les mêmes : « Non à la Balkanisation de la RDC », condamnant d’autre part l’hypocrisie de la communauté internationale sur les massacres de paisibles citoyens dans l’Est.
« L’heure est grave. Notre pays est en danger ! Ne laissons pas balkaniser la R.D. Congo. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, ainsi que dans la diaspora, mettons-nous tous debout pour sauvegarder l’intégrité territoriale de notre pays. À cet effet, nous invitons les chrétiens et les personnes de bonne volonté à jeûner, à prier, à poser des gestes de solidarité envers les déplacés. Aussi, nous convions tout le monde à marcher pacifiquement le dimanche 04 décembre 2022 », les fidèles catholiques l’ont vivement témoigné en répondant à l’appel des Evêques dans leur déclaration intitulée « L’heure est grave. Notre pays est en danger ! (cfr Néh 2,17) » publiée le 9 novembre 2022.
Du Nord au Sud et de l’Ouest à l’Est, les chrétiens catholiques, ceux d’autres confessions religieuses, les personnes de bonne volonté, les autorités politico-administratives et coutumières ont décidé de descendre dans la rue pour que le message de la CENCO soit porté aussi loin que possible.
Après le ton donné à Bukavu, une marée humaine cheminant dans les rues du chef-lieu de la province du Sud-Kivu, le jeudi 1er novembre 2022, d’autres villes du pays ont emboité le pas pour faire mieux.
C’est le cas de la ville meurtrie de Beni où les chrétiens catholiques ils ont eu à braver la pluie pour répondre positivement à l’appel de la CENCO.
S’il y a encore des obsédés parmi ceux qui tiennent à la balkanisation de la RDC, le message de la population est clair : les Congolais tiennent à l’unité de leur pays. Comme les Evêques l’avaient dit il y a quelques années « aucun millimètre de la RDC n’est à donner à qui que ce soit », les chrétiens viennent de dire à quel point la population tient à l’intégrité territoriale de ce pays.
S’il y a des téméraires qui tiennent toujours à ce funeste projet, ils doivent se rappeler ces propos de l’Archevêque métropolitain de Bukavu, Mgr François- Xavier Maroy qui avait affirmé urbi et orbi que « ceux qui veulent diviser la RDC doivent commencer par diviser le fleuve Congo ». En clair, il avait déclaré que c’est une mission impossible.
À Kinshasa, la marche contre la Balkanisation de la RDC a drainé du monde. Dans toutes les paroisses de l’Archidiocèse, une seule messe a été dite le matin, permettant aux Prêtres et Abbés de donner des directives sur les itinéraires à suivre.
Le Palais du Peuple de Lingwala, la cité de l’Union Africaine à Ngaliema, l’échangeur de Limete et à la Fikin (Foire internationale de N’djili), etc ont été des points de chute qui ont permis aux fidèles des paroisses catholiques faisant jonction dans un autre point chaud de la ville de se rassembler.
Dans leur message, les fidèles catholiques de Kinshasa ont demandé aux autorités de la RDC, notamment « d’accélérer le processus du retrait de la MONUSCO en RDC, de suspendre la participation à la Francophonie ».
L’arrivée du Pape en RDC fin janvier et début février 2023 paraît clairement l’occasion au pays de faire entendre sa voix sur l’agression injustifiée et imposée dont elle est victime.
Josué Mfutila