Agression rwandaise dans l’Est de la RDC : Des radios communautaires fermées et d’autres en difficulté de fonctionner à Rutshuru

Au moins cinq (5) de onze (11) radios communautaires situées respectivement dans les entités de Rumangabo, Kiwanja, Rubare et Rutshuru-centre dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) ont cessé de fonctionner depuis le 28 octobre dernier, la veille de la conquête des agglomérations de Kiwanja et Rutshuru-centre par l’armée rwandaise et ses supplétifs du Mouvement du 23 mars (M-23). Ces organes de presse ont suspendu leurs différentes productions radios et coupé leurs signaux dès l’intensification des combats dans les environs desdites entités.

Dans un rapport intitulé « SOS pour le droit à l’information dans le territoire de Rutshuru », publié lundi 5 décembre, le directeur des programmes au sein de la radio UPDCO-FM de Kiwanja, Daniel Shamatsi fait savoir que les radios encore actives à Kiwanja et Rutshuru-centre ont suspendu la majeure partie de leurs programmes comme mesure de sécurité. L’un de ces médias, UPDCO-FM, ne produit qu’un journal parlé, très limité dans le traitement des faits relatifs à la situation des populations victimes de cette guerre d’agression.

Des risques de désinformation


Ainsi, cette situation empêche-t-elle les populations du territoire de Rutshuru, du sud du territoire de Lubero, du Nord-ouest du territoire de Masisi et du Nord de Nyiragongo à accéder à l’information. Cette population estimée à plus de 200.000 personnes est contrainte à recourir aux réseaux sociaux pour obtenir des informations sur ses entités occupées par les rebelles du M-23 soutenus par le Rwanda.

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Par conséquent, les populations déplacées et celles restées dans les entités sous contrôle des rebelles rwandais du M-23 se fient à toute forme de rumeur véhiculée dans les réseau sociaux. Cette situation maintient ces habitants dans une psychose permanente et les expose aux risques de tout genre, faute d’accès à la vraie information.

Des journalistes en insécurité

A la suite de la chute des agglomérations de Kiwanja et Rutshuru-centre entre les mains des terroristes rwandais du M-23, plusieurs professionnels des médias du territoire de Rutshuru ont été contraints à la débandade, craignant ainsi de se faire traquer par les rebelles.

Le 31 octobre dernier, grâce à l’appui de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo, (MONUSCO), une trentaine de journalistes de Kiwanja, Bunagana, Rutshuru et Rubare ont été évacués les uns en ville de Goma, et les autres au sud du territoire de Lubero comme déplacés de guerre. Depuis lors, ces chevaliers de la plume mènent une vie de misère dans leurs lieux de refuge. D’autres par contre sont restés à Kiwanja et Rutshuru-centre.

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Le directeur de programmes au sein de la Radio UPDCO-FM de Kiwanja demande aux organisations de protection des journalistes et ceux oeuvrant pour la promotion des droits de l’homme et particulièrement la liberté d’opinion et d’expression de plaider pour l’ouverture de l’espace médiatique de tout Rutshuru et que des garanties sécuritaires soient accordées pour ceux restés dans les zones occupées par les rwandais du M-23 ainsi que d’autres groupes armés.

Daniel Shamatsi demande aussi qu’il soit organisé une action de solidarité en faveur des médias du territoire de Rutshuru afin de faciliter aux professionnels des médias et aux radios communautaires encore opérationnelles de subvenir aux besoins de base. Il appelle en même temps le gouvernement congolais à de peser de tout son poids afin de libérer ce territoire de l’emprise de cette rébellion étrangère.

Didy Vitava

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