Journée internationale des forêts : Au Kongo-Central, le Ministre de l’Environnement organise un « panel d’espoir » pour sauver la réserve de biosphère de Luki

La journée internationale de la forêt a été une occasion propice pour réfléchir sur des voies et moyens pour sauvegarder la réserve de biosphère de Luki, située dans la province du Kongo-Central, sérieusement menacée par différents faits environnementaux. Dans ce sens, un « panel d’espoir » a été organisé par le Ministre provincial de l’Environnement, des Forêts et de la Conservation de la nature, sous la houlette du Gouverneur de province pour étudier cette question cruciale.

Le Ministre en charge de l’Environnement a commencé par planter le décor en rappelant que l’objectif 15 du développement durable vise à préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, or les forêts herbergent plus de 80% des espèces terrestres. C’est dans cette optique que Yves Nsongo Massa a fustigé la menace permanente dont fait l’objet dette réserve qui a pourtant assez de particularités.

« La réserve de biosphère de Luki est pratiquement dévastée et connaît de sérieux problèmes qui exigent l’implication de tous pour la sauvegarde des espèces déjà menacées d’extinction (…) Choisir la neutralité face à cette destruction, c’est se mettre du côté du destructeur », a déclaré ce membre du Gouvernement provincial du Kongo-Central.


Cependant, Yves Nsongo Massa croit dur comme fer qu’il est possible de sauver la réserve de biosphère de Luki « si et seulement si chacun de nous prend conscience et joue sa partition ».

Lire aussi  Kasaï-Central : Un policier viole la femme d'un civil à Dibaya (NSCC)

Le panel

Dans ces assises qui ont connu la participation de plusieurs hautes personnalités de la province du Kongo-Central et son élite, cinq (5) panelistes ont exploité différents aspects liés à la survie de la réserve de biosphère de Luki. C’est le cas du prof Tolérant qui a mis sous les projecteurs les caractéristiques de Luki qui a un écosystème unique à son genre, ses espèces forestières différentes des autres forêts, possédant des tourbières, « c’est un laboratoire vivant », dit-il.

Le deuxième panéliste, lui, s’est plaint que la réserve de biosphère de Luki est en voie d’extinction, car composée à 60% des rongeurs. Le professeur Jean Semeki a, par ailleurs, fait mention du Chimpanzé au visage clair que l’on ne retrouve qu’en RDC et plus particulièrement à Luki. Lui aussi malheureusement, est menacé par une pression humaine avec risque d’immigration.

Si le troisième panéliste, Phillipe Nzita de la société civile a « mis à nu la complicité du pouvoir judiciaire » dans la destruction de cette réserve, le 4è pour sa part, s’est penché sur les approches stratégiques et solutions financières. Junior Tshiteya a démontré que la vente des 10 millions de carbone que renferme Luki peut permettre de financer quelques besoins de la population afin qu’elle se désintéresse des activités nuisibles à la vie de la forêt.

Lire aussi  Kananga : Des mouvements citoyens et organisations des jeunes prennent part à un atelier de renforcement de capacités

Le tout dernier panéliste, l’ingénieur Jean-Paul Vuavua s’est focalisé sur la restauration des paysages de la réserve de biosphère, en prêchant l’agroforesterie.

Résolutions

À l’issue du panel, les travaux se sont poursuivis en commission pour ressortir des résolutions solides afin de sauvegarder la réserve de biosphère de Luki.

À la clôture de ces assises, le Ministre provincial de l’Environnement a promis de transmettre les résolutions découlant de ces assises à sa hiérarchie pour leurs mises en œuvre.

Pour rappel, c’est pour une première fois depuis sa création en 1931 que cette réserve reçoive les politiques, les scientifiques, les autorités coutumières et la société civile pour réfléchir sur les mécanismes de sa protection. Cette réserve était une simple réserve forestière, c’est en 1987 qu’elle est désignée réserve de biosphère de Luki avant de devenir un patrimoine inscrit à l’UNESCO.

Aussi, faut-il le souligner, le Ministre Yves Nsongo Massa est le tout premier Ministre de l’Environnement du Kongo-Central a organiser de telles assises.

Patrick Nguwo

Lire aussi

Les plus populaires